Cinéma engagé des années 70

Laboratoire Culture et Communication de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse

 

 

 

 

 


Séminaire mensuel

 

"Genèses cinématographiques"

 

à l'École normale supérieure (45, rue d'Ulm, Paris 5e), le mercredi de 17 h à 19 h en

salle Simone Weil, aux jours indiqués ci-dessous. Ce séminaire mensuel

est dirigé par Jean-Loup Bourget et  Daniel Ferrer.

 

 

 

 

"Nous poursuivons, pour la 4e année consécutive, notre séminaire consacré aux « Genèses cinématographiques », c'est-à-dire à l'étude

des processus de création / production cinématographiques s'appuyant sur l'examen des traces effectivement laissées par ces processus (par

exemple : les scénarios, les storyboards, les rushes, les journaux de tournage, les making of…). Respectueux de cette exigence méthodologique fondamentale, le séminaire est ouvert aux corpus et aux auteurs les plus divers (c'est ainsi que figuraient au programme de

l'année dernière Kiarostami, Lynch, Varda, Minnelli, Malick, André Sauvage, Carné - Prévert…) et les interventions de chercheurs confirmés y alternent avec ceux de doctorants et d'autres jeunes chercheurs."

 

 

Les séances ont lieu une fois par mois, le mercredi, de 17 h à 19 h,

en salle Simone Weil.

 

 

Calendrier 2007-2008 :

 

 

1. Mercredi 14 novembre : Kristian Feigelson (Paris 3) : Archives,

histoire et mémoire : Danube Exodus (1998) de Péter Forgács (voir

entretien avec P. Forgács dans le dossier « Hongrie, cinéma et

Histoire », Positif n° 542, avril 2006)

 

 

2. Mercredi 12 décembre : Ada Ackerman (Paris 10 / Montréal) : un

scénario inédit de Romance sentimentale d'Eisenstein et Alexandrov ;

et Catherine Rovera (Paris 9) : le cinéma de Wong Kar-wai : reprise et

variations

 

 

3. Mercredi 16 janvier : Cecilia Salles (sémioticienne et

généticienne, PUC Sao Paulo) : les prolongements du processus de

création : films et DVD ; et Corinne Maury (Paris 3 / Marne-la-Vallée)

: le cinéma de Yervant Gianikian et Angela Ricchi Licchi :

détournements imaginaires d'archives de guerre

 

 

4. Mercredi 20 février : Jean-Louis Jeannelle (Paris 4) sur Les Années

déclic de Raymond Depardon

 

 

5. Mercredi 12 mars : France Jaigu (Paris 3 / ARIAS) sur la série

Contacts de William Klein ; et Nathan Reneaud (Bordeaux 3) sur

Heaven's Gate de Michael Cimino

 

 

6. Mercredi 16 avril : Cécile De Bary (Nice) : le Film sur Georges

Perec de Catherine Binet

 

 

7. Mercredi 14 mai : Julia Peslier (Paris 8) : le Faust de Murnau

 

 

 

Séminaire pouvant faire l'objet d'une validation pour le diplôme de l'ENS.

 


21 mars 2008, Paris

"Un empire s'éteint, des nations s'éveillent !"

Cinéma, construction et déconstruction nationales.

Turquie, Iran, Caucase, Asie centrale (1896-1937)

 

Journée d'études internationale organisée avec le soutien de L'IISMM, du CHDT-UMR 8032 et du CRREA/INALCO

Amphithéâtre de l'EHESS (105, Bd Raspail, 75006 PARIS).

 

AFFICHE PRESENTANT LA JOURNEE :

http://www.afrhc.fr/pdf/journeedetudesunempireseteint.pdf

 

 

PROGRAMME DE LA JOURNEE

 

« Un empire s'éteint, des nations s'éveillent ! »

Cinéma, construction et déconstruction nationales.

Turquie, Iran, Caucase, Asie centrale (1896-1937)

 

9h00 : Ouverture et présentation par Jean-Philippe Bras, directeur de

l'IISMM

 

9h30 - 13h : De l'éveil...

 

-Discutant : Stéphane A. Dudoignon (CNRS-CHDT)

-Mustafa ÖZEN (Utrecht University) : "The Late Ottoman Empire: the Beginning of Film Propaganda in Istanbul"

-Olaf GUENTHER (Humboldt University, Berlin) : ""Connecting People" in Turkistan (1908-25):  films as a Magic Window to

the World'

-Débat suivi d'une pause

-Charles URJEWICZ (INaLCO) : "Figures de la lutte antireligieuse dans le monde musulman soviétique :

Bismillah (1925)"

-Khosrow SHAKERI (EHESS), Charles URJEWICZ : "La révolte jangali dans le film azerbaidjanais La fille du Gilân (1928)"

-Eric PHALIPPOU (Université Libre de Bruxelles) : "Comment en 1933, l'Imperial Film Company présente la genèse de la

dynastie pahlavi d'Iran"

Débat

 

13h00 - 14h30 : Pause déjeuner

 

14h30 à 17h30 : ... au désenchantement

-Discutant : François Georgeon (CNRS-CHDT)

-Ayshe TOY PAR (Université de Galatasaray) : "Guerre de Libération et naissance de l'identité nationale turque : Une

nation s'éveille (1932)"

-Jean RADVANYI (INaLCO/CRREA) : "Ma Grand-mère(1929) : une satire anti-bureaucratique géorgienne à contretemps"

-Débat suivi d'une pause

-Gabrielle CHOMENTOWSKI (IEP de Paris) : "Le rôle du PCUS dans la production cinématographique et sa perception de l'Orient (1928-35)"

-Cloé DRIEU (INaLCO) : "Les natifs passent derrière la caméra (Ouzbékistan) : résistance, dépossession (1932-1937)"

-Débat suivi d'une discussion générale

-18h00 : Le Serment, d'Usoltsev-Garf (1937) : "Un bolchévique russe se rend dans un village ouzbek pour organiser la société…"

-Projection du premier film parlant produit en Ouzbékistan (version russe, sous-titrée en français).

 

 

 

RESUMES DES INTERVENTIONS ET PRESENTATION DE LEURS AUTEURS

 

 

 

DE L'ÉVEIL…

 

Mustafa ÖZEN : "The Late Ottoman Empire: the Beginning of Film Propaganda in Istanbul"

Mustafa ÖZEN is graduated in Film and Television Studies at the University of Amsterdam in 1998. In 2002 he got a PhD-position at the University Utrecht where he did a research on the early cinema in Istanbul (1896-1914). Currently he is working for the Dutch Filmmuseum in Amsterdam on the project "Images for the Future" (Beelden voor de Toekomst). This national project aims to preserve, digitalize, and to make films accessible for a broad public.

Résumé : In general, the early years of the cinema (from the first public film shows in 1895-96 till the outbreak of the First World War in 1914) are considered as "the most international period": a period in which the medium did not yet have "a national identity" nor did it reflect "a national ideology". However, this does not mean that the medium, which was brought on the market as "an amusing technological nouveauté", had no relation with some important local / regional / national

political and ideological matters such as wars, revolutions, and the emerging nationalism. By focusing on the situation in Istanbul, I will illustrate how the public functioning of the new medium was influenced by such political, ideological matters, and how it became part of patriotic, nationalistic and militaristic propaganda.

 

Olaf GUENTHER : ""Connecting People" in Turkistan (1908-25): films as a Magic Window to the World"

Olaf GUENTHER graduated in Central Asian Studies at the University of Berlin in 2002 with the Magister thesis "The performative arts and the spectacle (tamosho). The history of circus, theatre, cinema from the middle of 19th century up to the end of the civil war 1921 in Turkistan". His PhD focuses on a various groups of entertainers (dorboz) in the Ferghana Valley. At present he works as a member of the research group "Changing Representations of Social Order - Intercultural and intertemporal comparisons".

Résumé : When cinema came first to Central Asia (Tashkent 1908) it was established in various cafés in Russian colonial settlements. Moreover a number of entrepreneurs travelled by horse cart into the old city and showed short fiction films (western, romances, humoristic) and documentaries (journeys, architecture, technologies) to the citizens there. Both were empathically welcomed by the people and in the meantime was observed suspicious by the ulema. However, after the period of cinema as entertainment (1908 to 1922) the focus shifted with the revolution and the new (communist) distributing networks in the 1920ies. Now fiction was outdated, newsreels were the format present. With the newsreel the communist persuasion was trying to grasp influence onto the people's understanding of the world. To make things short: after a period of connecting people with other parts of Asia, Europe or America communist cultural politics tried to connect people to their idea of a new world - Communism. The paper will discuss under which conditions this process was successful.

 

 

Charles URJEWICZ : "Figures de la lutte antireligieuse dans le monde musulman soviétique : Bismillah (1925)"

Charles URJEWICZ est professeur à l'INALCO, il a participé à de nombreux ouvrages et articles sur la situation en Russie et dans le Caucase. Il est également spécialiste de l'histoire du cinéma russe et soviétique, et de celui du Caucase plus particulièrement.

Résumé : Dans cette communication, nous nous intéresserons à la naissance de la propagande anti-religieuse soviétique en Azerbaïdjan avec le film Bismillah de Sherifzade produit en 1925. Sous une forme très virulente, le film s'attaque à l'islam shiite et à certaines de ces pratiques, comme le rituel de flagellation du mois de moharram commémorant le martyr de Huseyn.

 

Khosrow SHAKERI, Charles URJEWICZ : "La révolte jangali dans le film azerbaidjanais La fille du Gilân (1928)"

Khosrow SHAKERI est historien à l'EHESS, à la retraite. Il est spécialiste du monde iranien des 19e et 20e siècles et des mouvements ouvriers.

Résumé : Le film La fille du Gilân [Doch Giliana, 1929] de Léo Mur, s'inspire du soulèvement jangali (Mirza Kuchek Khân) dans la province du Gilân, ce qui aboutit à la formation d'une brève République Socialiste Soviétique d'Iran.

 

Eric PHALIPPOU : "Comment en 1933, l'Imperial Film Company présente la genèse de la dynastie pahlavi d'Iran"

Eric PHALIPPOU est actuellement professeur de langue et de littérature persanes à l'Université Libre de Bruxelles et rédacteur en chef adjoint à la Quinzaine Littéraire. Il a effectué de longs séjours en Iran et en Inde entre 1992 et 1996 pour des recherches portant sur l'histoire de la représentation filmique des zoroastriens (publication : Towards an Ideal Parsi Film Library). E. Phalippou est titulaire d'une thèse soutenue en 1999 à l'EPHE en sciences religieuses dont un film documentaire réalisé sous la co-direction de J. Rouch en est tiré : Aux sources de Shéhérazade - Contes et coutumes des femmes zoroastrienne d'Inde et d'Iran (Belgique, 2003).

Résumé : Abdolhossein Sepantâ, le réalisateur du film La fille des Lors [Dokhtar-e Lor], est un jeune poète iranien propulsé en Inde cinéaste pour quelques motifs nationalistes qui puisent leurs racines dans le monde aryen. Le producteur du film, Ardeshir Merwân Irâni, est par ailleurs le premier à mettre l'industrie cinématographique au service du combat de Gandhi contre les Anglais. L'action du film se situe pendant la révolution constitutionnelle et l'agonie de la dynastie qajare pour nous en montrer toute l'anarchie. On est donc là, au début du XXe siècle. Puis, c'est par la presse et depuis Bombay que, bien des années après, nos deux héros apprennent le succès de Reza Khan (ministre en 1921) devenu Reza Shah en 1925… La fille des Lors est conçu et produit par les Young Bombay, mouvement parsi de prise de conscience de soi grâce au British Enlightment. Comme les Jeunes Turcs, nombre d'entre eux sont Francs-Maçons, réformistes et doués pour susciter des lobbies (profiter du droit associatif pour tenir un discours sur le droit de disposer d'eux-mêmes et ouvrir des écoles dans ce sens). Sepantâ est formé dans une telle école tenue à Téhéran par des Parsis de Bombay. Repéré jeune pour son talent sur les planches (les Young Bombay ayant le théâtre comme medium de prédilection), on le fait venir à Bombay pour traduire en persan les idéaux du groupe, c'est-à-dire une forme de libéralisme ré-intitulé zoroastrisme.

 

 

… AU DÉSENCHANTEMENT

 

Ayshe TOY PAR : "Guerre de Libération et naissance de l'identité nationale turque : Une nation s'éveille (1932)"

Ayshe TOY PAR est depuis octobre 1997 assistante chercheuse à l'Université Galatasaray (Istanbul). Elle prépare un doctorat sur l'influence de la communauté turque d'Allemagne dans la production cinématographique.

Résumé : Jusqu'en 1922, l'Armée se charge de la production de films qu'il s'agisse de documentaires ou de fictions, dans une période très mouvementée : défaite de la Première Guerre mondiale, l'occupation du territoire ottoman par les forces des Alliés et début de la Guerre de Libération. En 1923, une nouvelle ère s'ouvre pour le peuple turc : c'est la proclamation de la République. Le jeune gouvernement met en place les fondements administratifs et politiques nécessaires à la diffusion d'une nouvelle l'identité nationale turque et la science et l'art s'activent pour se mettre à la disposition de cette transformation. Muhsin Ertugrul est le seul cinéaste qui réalise pendant cette période de reconstruction (1923-1939). Il y prend part avec de nombreux films vantant le courage ou la vaillance du peuple turc pendant la guerre de libération, en particulier dans Une nation s'éveille (Bir Millet Uyaniyor, 1932), véritable prototype des films sur le même thème. L'histoire de ce dernier se déroule en 1920, au moment de l'occupation d'Istanbul par les Anglais. Un officier de la résistance arrive à Istanbul pour une mission secrète où il rencontre une jeune enseignante avec qui il vivra un amour difficile… Il doit fuir et rejoint l'armée de Mustafa Kemal. En effet, si Une nation s'éveille n'est pas le premier film de M. Ertugrul traitant de la libération, celui-ci est réalisé grâce au concours de l'Armée et sous les auspices de Mustafa Kemal Atatürk. Malgré une certaine théâtralité et un nationalisme naïf, le film réussit à convaincre son public. L'acteur principal deviendra « un héros national » et la première star du cinéma turc. Dans cette présentation, nous tenterons d'analyser le discours de Une nation s'éveille afin d'élucider le rôle du cinéma de Ertugrul dans la construction de l'identité nationale du régime républicain.

 

Gabrielle CHOMENTOWSKI : "Le rôle du PCUS dans la production cinématographique et sa perception de l'Orient (1928-1938)"

Gabrielle CHOMENTOWSKI est doctorante à Sciences Po Paris. Elle mène des recherches sous la direction de Dominique Colas, sur « L'amitié des peuples à travers le prisme de la caméra soviétique : la politique des nationalités de 1928 à 1941 ». Elle a publié dans la revue de cinéma de Paris I Contrebande, dans celle de Paris III Théorème, ainsi que dans la revue Les Cahiers Leroy Beaulieu de Sciences Po.

Résumé : Au sein du Parti Communiste d'URSS, des intellectuels et hommes politiques, ont développé une théorie, selon laquelle les images auraient un impact plus fort parmi les populations orientales soviétiques et qu'à ce titre, il était important de créer des films spécifiques pour ces populations afin de prêcher la bonne parole communiste. C'est dans cette optique que fut créée, en 1928, la société par actions Vostokkino, le Cinéma de l'Orient. Bien que méconnue, cette société a produit différents films décrivant l'orient soviétique, c'est-à-dire, dans la terminologie communiste, la vie des peuples considérés comme « arriérés ». La liquidation de Vostokkino, en 1935, correspond à un renforcement de la centralisation des institutions cinématographiques en URSS, ce qui ne plaît pas à tous. Pour les 20 ans de la révolution, un festival de cinéma devant montrer la diversité nationale est censé se tenir à Moscou. Le festival n'aura jamais lieu. Pourtant, les différentes réunions entre le Parti et les studios nationaux donnent un aperçu des relations entre le centre et la périphérie. Cette intervention aura pour but de retranscrire, à travers l'histoire de Vostokkino, de l'analyse d'extraits de films et les conséquences de la liquidation de la société, l'évolution du regard que le Centre a porté sur la diversité nationale de l'URSS et sa manière de la représenter au cinéma.

 

Jean RADVANYI : "Ma Grand-mère (1929): une satire anti-bureaucratique géorgienne à contretemps"

Jean RADVANYI, agrégé de géographie, docteur d'Etat, est professeur des universités à l'INALCO et directeur du CRREA. Il s'est particulièrement intéressé aux cinémas d'Asie Centrale et du Caucase en dirigeant la publication de plusieurs ouvrages sur ces thèmes au Centre Georges Pompidou.

Résumé : Chef-d'oeuvre méconnu du cinéma géorgien muet, Ma grand mère de K. Mikaberidzade fut interdit dès sa sortie et ne fut retrouvé qu'en 1967, pour ressortir réellement lors de la perestroika. Cette représentation satirique de la bureaucratie était un défi au régime soviétique à plus d'un titre : la virulente dénonciation de la paperasserie, de la corruption et du népotisme fait l'objet d'un traitement formel étonnant de modernité, mêlant personnages réels et dessins animés dans un décor futuriste.

 

Cloé DRIEU : "Les natifs passent derrière la caméra (Ouzbékistan) : résistance, dépossession (1932-1937)"

Cloé DRIEU est doctorante à l'INaLCO et prépare une thèse, sous la direction de Jean Radvanyi, sur la naissance du cinéma de fiction en Ouzbékistan à partir de la création des premiers studios de cinéma (1924) jusqu'aux purges de 1937.

Résumé : Un bref rappel de l'histoire de la production cinématographique en Ouzbékistan (films, institutions) nous permettra de comprendre le contexte politique et social (centralisation, purges politiques) dans lequel les premiers natifs cinéastes, promus dans le cadre de la politique d' « indigénisation » de l'Union soviétique, passent derrière la caméra. Nous parlerons de la création de Nabi Ganiev, consacré ultérieurement « père fondateur du cinéma ouzbek », mais nous donnerons surtout la parole à Suleyman Khojaev et à son film Avant l'aurore (1933), reconstitution historique des révoltes de 1916. « Ce tremblement de terre qui fait basculer le Turkestan dans le 20e siècle » trouve son origine dans la publication du décret impérial de conscription des populations musulmanes de l'Empire et devient un thème important de la fiction. Il permet aussi de tenir un double discours : évoquer l'impérialisme russe, pour suggérer l'impérialisme soviétique. Puis, nous analyserons la période suivante (1934-1937) en abordant le contexte difficile de création du film Le Serment de Usoltsev-Garf (écriture du scénario, tournage, post-production) et nous présenterons le contexte de sa sortie (juillet - août 1937) ainsi que la réception du film par la presse, avant de voir le film lui-même.


 

PRESENTATION DE LA CONFERENCE DU 4 avril 2008 :

 

PROJECTION DE DOCUMENTS RARISSIMES  !

 

Lors de sa conférence « Histoire du Technicolor trichrome de 1932 à

nos jours », dans le cadre du Conservatoire des techniques de la

Cinémathèque française, Jean-Pierre Verscheure évoquera des procédés

disparus, uniques ou rares, à travers des copies originales de sa

collection personnelle, depuis les premières techniques bichromes, en

passant par l'authentique système à imbibition, jusqu'aux versions

conçues pour le CinemaScope, la VistaVision, le Technirama ou le

Techniscope.

« Histoire du Technicolor trichrome de 1932 à nos jours »

 

Les prémices de l'histoire du Technicolor débutent en 1912 lorsque le

Dr Herbert T. Kalmus et ses associés furent contactés afin de mettre

au point un système permettant d'améliorer la projection

cinématographique. Les recherches n'aboutirent pas, mais le Dr Kalmus

avait découvert le monde du cinéma alors en plein essor et tentera dès

lors d'introduire la couleur dans cet univers d'images en noir et

blanc.

De nombreux problèmes techniques rendront les débuts difficiles. Le

nom du procédé en sera dérivé puisqu'il est la contraction de «

technique » et de « couleur ». La marque sera déposée dès 1915.

La conférence débutera par la présentation des premiers systèmes

Technicolor et sera illustrée par la projection d'un film de 1925

tourné en Technicolor bichrome. Viendra ensuite l'évolution des

procédés trichrome de 1932 à nos jours. Au début des années 50,

l'introduction massive d'autres procédés de couleurs,  l'arrivée des

nouveaux formats anamorphiques, des films larges, des films à

défilement horizontal et l'agrandissement des écrans allaient être les

causes d'importantes modifications des systèmes Technicolor. Les

laboratoires Technicolor hollywoodiens seront les premiers à

développer des systèmes de tirage spécialement conçus pour le

CinemaScope, le Superscope, la VistaVision, etc. Quant à leur filiale

italienne de Rome, ils développeront les procédés Technirama et

Techniscope répondant à des critères d'ordre économique.

Les multiples étapes de l'évolution des systèmes de couleur et des

formats d'image Technicolor seront explicités et illustrés à l'aide

d'extraits de films originaux : du 35 mm muet bichrome au Super

Technirama 70 mm. Ces films sont les témoins archéologiques du plus

fabuleux des procédés de couleur que l'histoire du cinéma ait connu.

Ce procédé avait la particularité de donner à l'image une esthétique

qui lui sera propre et inimitable et confirme une fois de plus la

relation indissociable fond et forme, art et industrie du 7e art. Afin

d'en saisir pleinement la valeur archéologique, tous les extraits

présentés en 35 mm ont été tirés dans l'authentique système

Technicolor à imbibition.

 

 

SON AUTEUR

Jean-Pierre Verscheure est professeur à l'Institut National Supérieur

des Arts du Spectacle (INSAS) de Bruxelles. Collectionneur d'appareils

cinématographiques, il est le fondateur du centre d'études et de

recherche sur les techniques cinématographiques, Cinévolution, dans

lequel plus d'une cinquantaine d'installations sonores ou visuelles

d'époque ont pu être restituées permettant de présenter les films dans

leurs conditions de projection d'origine.

 

.

 

LES AUTRES CONFERENCES A VENIR :

 

 

vendredi 16 mai 2008, 14h30 :

Jean-Pierre Beauviala, "La caméra"

 

vendredi 6 juin 2008, 14h30 :

Thierry Lefebvre, "Techniques du film scientifique"

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :

Plein Tarif : 4 €

Tarif étudiant : 3 €

Tarif carte cinétudiant : 2, 5 €

 

LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE

51 rue de Bercy - 75012 PARIS

Métro : Bercy

01 71 19 33 33 / www.cinematheque.fr

 


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