Prix et récompenses : Prix au Festival de Moscou, 1957
A noter : Pour ce film Felix MIRONER (Феликс МИРОНЕР) était assistant-réalisateur.
Synopsis
Tatiana est une jeune diplômée de l’institut pédagogique. Fraîchement nommée, elle doit enseigner la langue russe et la littérature à des adultes, dans un cours du soir. L’un de ses élèves, Sacha Savtchenko, est le meilleur fondeur de l’usine, mais trop sûr de lui-même et peu habitué à ce que les filles lui résistent. Or Tatiana refuse ses avances et, dépité, Sacha abandonne les cours. D’abord, il joue l’indifférent, mais peu à peu il comprend qu’il est vraiment amoureux...
Le film, qui connut un grand succès populaire à sa sortie, est aujourd'hui encore considéré par les historiens et critiques du cinéma non seulement comme l'un des films majeurs de la période du dégel mais comme l'un des chefs-d’œuvres du cinéma soviétique.
"Ce n’est que justice si ce film a été primé au festival de la jeunesse et des étudiants à Moscou en 1957.
Les réalisateurs Mironer et Khoutsiev, âgés respectivement de 29 et 31 ans, ont su exprimé avec force et humanité les sentiments du jeune ouvrier fondeur Sacha Savchenko pour une institutrice d’une école du soir.(…)
Ce n’est pas un hasard si Nicolaï Rybnikov, jeune acteur de 25 ans, qui s’était déjà produit dans le rôle du conducteur de tracteur Fédor dans le film « une autre famille », également du réalisateur Chveïtzer, est devenu avec Alekseï Batalov (Une grande famille (Большая семья), 1954, de Yossif Kheïfits, L’Affaire Roumiantsev (Дело Румянцевых),1955, également de Kheïfits, Quand passent les cigognes (Летят журавли), 1957, de Mikhaïl Kalatozov), le meilleur représentant du héros social des années 50 – bien plus simple et plus proche des spectateurs et de l’idéal humanisé post-stalinien.
Et avec Oleg Strijenov, qui incarne à l’écran l’image romantique de vraies natures viriles (Le Taon (Ovod) d'Aleksandr Faïntsimmer, Le Quarante et unième (Сорок первый), 1956, de Grigori Tchoukhraï) Rybnikov, selon la terminologie actuelle, peut être considéré comme le sex-symbol du cinéma soviétique des années 40.
Il est curieux que les films cités (auxquels il faut ajouter En haut et Les filles avec Nikolas Rybnikov, C'est arrivé à Penkov avec Viatcheslav Tikhonov, le diptyque du soldat Ivan Brovkine et le film Le Fils avec Léonid Kharitonov) se trouvent parmi les plus grands succès de l’époque. (…)
Mais les récits sociologiques, dont Un printemps dans la rue Zarietchnaïa fait partie ,ont été vus par environ 25 à 30 millions de spectateurs.
Il est apparu que le peuple soviétique se languissait de l’authenticité des sentiments de gens ordinaires, à l’instar des spectateurs eux-mêmes.
Et cette percée vers une nouvelle réalité qui semblait de peu d’importance sur le plan de l’innovation (il est remarquable que le film de Félix Mironer et Marlen Khoutsiev, sorti en 1956, presque en même temps que le mélodrame néo-réaliste Rêves perdus n’ait eu que 600.000 spectateurs de moins), est apparu en réalité comme un tournant et comme le véritable printemps du cinéma soviétique de la période du « dégel » - avec 30 millions de spectateurs." Sergueï Koudriatsev, Entsiklopedia kino