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Bonus : court métrage Romm et ses films, photoalbum
Synopsis
Deux jeunes savants, Dimitri Gousev et Ilia Koulikov font des recherches en physique nucléaire. Ils sont amis mais aiment la même femme. Lelia choisit Dimitri : celui-ci fait une importante découverte, mais au cours de l’expérience, il est atteint pas les radiations et tombe gravement malade. Cependant, sa passion pour les hommes et son travail font espérer qu’il va triompher du diagnostic fatal de sa maladie : le film laisse en suspens l’issue de l’opération indispensable pour sauver le jeune physicien.
Mikhaïl Romm, après neuf ans sans tournage, pose ici avec humour le problème de la place de la science dans la société. Le film est remarquable par son souci d’ honnêteté intellectuelle qui s’exprime à travers les deux protagonistes principaux du film. Le personnage principal, Alexeï Batalov –Dimitri, se demande au cours d’ un dialogue avec son ami Ilia, s’il est un « héros positif ». Les deux personnages s’élèvent aussi contre l’idiotie des gens passifs et désoeuvrés. Ce qui fait écho aux propos de Mikhaïl Romm en réponse aux membres du Conseil du studio, qui craignaient que le film soit mal compris du grand public : « Bien sûr, chez nous comme partout il y a des imbéciles, mais si on fait des films pour eux, on ne risque qu’une chose : augmenter le nombre des imbéciles…Ce n’est pas ce que nous voulons… » ( « Mikhaïl Romm », Propos recueillis par Michel Cournot et publiés dans Le Nouvel Observateur en 1965. Citation empruntée à Le cinéma russe et soviétique , éd. Centre Pompidou, 1981).
Le film est aussi d’une qualité esthétique exceptionnelle : il révèle la rigueur stylistique et la modernité du réalisateur, qu’on a comparé ici à Antonioni ou à Resnais. La lenteur de la caméra, son statisme, participent à la volonté de décrire avec neutralité la réalité, mais l’attention se porte avec intensité sur les décors et les personnages . Aussi, et surtout, il fait preuve d’une virtuosité qui le rattache incontestablement à l’art proprement soviétique : « Les angles inattendus, les plans vertigineux, les mouvements de caméra très savants et imperceptibles sont des points d’orgue dans ce film, où la minutie la plus exaltante essaie de nous faire pénétrer dans l’esprit d’hommes et de femmes véritables, avec des doutes, des hésitations et des réactions beaucoup plus « humaines » que facilement catalogables ». (Ado Kyrou Positif, juin 1963).