Editeur : Potemkine. 2014. Titre : Coffret Panfilov-Tchourikova.
Ce coffret contient 4 films :
- Pas de gué dans le feu
- Le Début
- Je demande la parole
- Le Thème
Synopsis
Tania est aide-soignante dans un train sanitaire au front de la guerre civile où les forces révolutionnaires luttent contre Denikine et Wrangel. Elle se découvre, sur le champ de bataille, un talent de peintre. Le responsable du « wagon de la propagande », peintre lui-même, reconnaît les dons de la jeune fille et l’encourage. Cependant, le goût de Tatiana pour les icônes, s’il est toléré par l’officier supérieur, plein de circonspection en matière esthétique, est sévèrement critiqué par l’adjoint au commissaire politique, acquis avant l’heure aux normes jdanoviennes du réalisme socialiste. Tatiana noue une idylle amoureuse avec un soldat. Mais au cours d’une mission, elle est faite prisonnière avec son chef et ennemi sur le plan artistique. Tatiana est graciée et libérée par le colonel Blanc qui partage ses émotions esthétiques. Cependant, lorsqu'elle voit les soldats abattre son compagnon de captivité, révoltée contre ses ennemis de classe, elle refuse le cadeau de l'officier et choisit la mort.
Gleb Panfilov met en scène dans son film le conflit entre la liberté de l’expression artistique et le devoir pour les artistes de contribuer aux progrès du socialisme en créant un art de masse. Le réalisateur a choisi pour son film une situation-limite qui juxtapose la violence et l’urgence de l’action révolutionnaire et l’inspiration contemplative de la jeune artiste. Le montage du film qui coupe les scènes d’action par des tableaux peints par l’héroïne met en relief cette contradiction. Le fait que ces tableaux soient l’œuvre d’un peintre contemporain suggère aussi la vérité toujours actuelle en 1967 de la dialectique art-politique indissociable de l’expérience des artistes soviétiques. Le dénouement de Pas de gué dans le feu montre d’ailleurs que face à l’ennemi commun la solidarité entre la jeune artiste et son censeur artistique se manifeste, dans l’héroïsme.
Panfilov raconte qu’avant d’engager Inna Tchourikova, qui deviendra son épouse, il avait été séduit par l’émotion avec laquelle il l’avait vue jouer au théâtre pour enfants le rôle de la sorcière Baba-Yaga. Pour la première fois, dit le réalisateur, il eut pitié de cette vieille redoutable. Selon Gleb Panfilov « elle a un registre d’emploi très étendu, et quant à son jeu il n’y a pas de limite à ce qu’elle peut faire ». Un article du New York Times titrait à son sujet en 1977 : « Une actrice du XXIème siècle ».