Au début la guerre de 1914, une jeune paysanne épouse de force un homme qui peu après est mobilisé. Son mari étant au front elle tombe amoureuse d'un prisonnier autrichien. Ce qui fait cancaner les femmes du village.
Commentaires et bibliographie
"Ce film est porté par une immense actrice, à la présence sculpturale d'une icône du féminisme révolutionnaire, Emma Tsessarskaïa. Revendication de sa liberté d'aimer, adhésion à la révolte paysanne, c'est du même élan qu'elle s'affirme contre le pouvoir des anciens. Et il suffira au metteur en scène de la tendrese d'un mouvement de caméra vers un cheval et une jument se rapprochant l'un de l'autre, alors que la paysanne et le soldat autrichien sont à la moisson, pour dire ce qui naît en cet instant. C'est que ce cinéma soucieux d'efficacité révolutionnaire travaille sur le sens, par la saisie de l'image significative, et le montage, beaucoup plus que sur la narration traditionnelle. (...) L'amour et la révolution marchaient du même pas, alors"
Extrait d'un article d'Émile Breton publié dans l'Humanité du 16 août 2000.
Ce film avait été sélectionné dans la rétrospective Gels et dégels, une autre histoire du cinéma soviétique (1926-1968) organisée au Centre Pompidou de décembre 2002 à février 2003 sous la direction de Bernard Eisenchitz. (détails sur cette manifestation et lien vers le Centre Pompidou en cliquant ici). Par ailleurs, on trouvera dans le livre édité à cette occasion, Gels et dégels (Bernard Eisenschitz, Centre Pompidou, Mazzotta) une biographie de l'actrice Emma Tsessarskaïa dont le mari fut victime de la répression stalinienne (page 90).