Prix et récompenses : Prix du meilleur rôle masculin à Leonid Bykov, 1974
Prix au Festival de Karlovy Vary, 1974
Premier prix au Festival "Liberté" Sopot (Bulgarie, 1974,
Prix national de l'Ukraine, Chevtchenko, 1977
Langues : RU FR
Sous-titres : RU EN FR DE ES IT
Bonus :
- Interview de V. Talachko
- Video - sujets: «Testament de L. Bykov», «Deux destins»
- reportage du tournage
Synopsis
Deuxième guerre mondiale. Une escadrille de pilotes militaires livre tous les jours un combat acharné contre les pilotes allemands. Les hommes se soutiennent mutuellement et forment même un groupe de musiciens, dirigé par le commandant de l’escadrille. «Les vieux», dans cette escadrille, ont à peine 20 ans, alors que les «blancs-becs», formés à la hâte dans des écoles d’aviation, ne sont pas encore prêts au combat… Ils auront à passer par les dures épreuves de la guerre, à connaitre la joie d’un premier fait d’armes et la grandeur de la fraternité du combat cimentée par le sang. Ils connaitront le premier amour et la douleur de perdre des camarades de combat. Enfin viendra le jour où suivant l'ordre : «seuls les vieux vont au combat», ils devront monter dans la cabine de leurs avions de chasse prêts à décoller…
Conçu dans la tradition du music-hall soviétique, Seuls les anciens vont au combat est une comédie musicale réalisée d’une manière inédite dans le cinéma ukrainien, à une époque où celui-ci traverse une profonde crise au niveau du film d’auteur et de la liberté de création. Il est l’un des rares à s’inscrire dans la perspective antihéroïque, qui hante ou fascine les auteurs de films de guerre, et à cibler un public de vétérans de plus en plus nostalgiques. En ces temps de remise au pas idéologique, il est renforcé par un élément laissé jusque-là en veilleuse - le chant, utilisé en contre-point pour doper une image à laquelle le lyrisme ou l’âpreté ne suffisent plus. Appartenant à une génération pour laquelle la guerre ne représenta pas fatalement une tragédie personnelle, Léonide Bykov est de ces auteurs-réalisateurs de la stagnation brejnévienne qui, par le biais de la comédie musicale, s’emploient à revitaliser une épopée sur un ton peu cocardier. Engagé tantôt par la Lenfilm, tantôt par la Mosfilm, mais bientôt sans travail, il est repéré par le directeur du Studio Dovjenko de Kiev Vassyl Tsvirkounov qui l’encourage à venir travailler en Ukraine, sa terre natale. Parce que l’image de l’acteur-soldat lui colle à la peau, Léonide Bykov se voue au film de guerre où il exprime les thèmes de prédilection sans se départir de son humour ukrainien : l’amour de la vie, la camaraderie, la solidarité, l’aversion pour la guerre.
Sorti sur les écrans en 1974, Seuls les anciens vont au combat, son premier grand film dédié aux pilotes de chasse qui ne revinrent pas, s’appuie sur un canevas musical thérapeutique. C’est, en effet, grâce au chant que les Icares de l’escadrille du capitaine Tytarenko – la deuxième chantante – luttent contre le stress et s’aguerrissent aux rigueurs des combats. Récompensée dans plusieurs festivals, cette comédie dramatique est un clin d’œil au cinéma des années trente où musiques et chants emplissaient les écrans, mais aussi le baptême du feu et de l’écran pour plusieurs acteurs, notamment les futures stars Hryhoriї Hladiї, Serge Ivanov, Volodymyr Talachko, Olga Matechko. Acteur de formation et enfant chéri du public, Léonide Bykov sera sacré meilleur acteur de l’année pour l’interprétation du rôle du capitaine Tytarenko. Il rééditera son formidable succès en 1976 avec Une, deux, les soldats marchaient sur un mode plus héroïque. En 1979, alors qu’il procédait aux bouts d’essai de L’Étranger, un film de science fiction, il décède à l’âge de 51 ans dans un accident de voiture.
On retiendra de ce grand classique, dont le scénario fut boudé un certain temps par le Conseil artistique du Studio Dovjenko pour son manque de patriotisme, le refrain de La Brune, remis au goût du jour, et d’autres célèbres chansons ukrainiennes et russes, sans lesquelles le film n’aurait pas obtenu le succès escompté. Le film glana plus de 44 millions de spectateurs les douze premiers mois d’exploitation – à l’époque chiffre record dans l’histoire du cinéma mondial. La légende, selon laquelle la direction du Studio Dovjenko de Kiev avait incité Léonide Bykov à réaliser ce film en couleurs, est farfelue. En réalité, la colorisation du film, fut faite en 2008 par le studio Trade Entertainment et la compagnie américaine Legend films. Émaillée d’erreurs, notamment au niveau des tenues et attributs militaires, la version colorisée fut diffusée le 9 mai 2009 sur les chaînes de télévision ukrainienne et russe, à l’insu des ayants droit, ce qui provoqua un scandale dans la communauté artistique.
Lubomir Hosejko
En 12 mois après la sortie aux écrans du pays ce film a eu 44.300 000 entrées, un chiffre record dans l’histoire du cinéma mondial. En 1973 le public prenait d’assaut les salles de cinéma pour voir ce film de guerre conçu dans le genre de music-hall. A chaque coin de rue on chantonnait une chanson de guerre un peu oubliée intitulée « La Brune ». D’ailleurs il faut dire que le personnage de ce film surnommé la Brune avait son prototype dans la vie, un ami d’enfance de Léonid Bykov, le pilote Viktor Scheglov. (http://www.ruscico.com/dvd.php?lang=fr&dvd=401&PHPSESSID=dcb1ef35898c2a461cf61946329bd05b)