Acteur
Né en 1934 
 
Décédé en 1982
Anatoli SOLONITSYNE
▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪
Анатолий Алексеевич СОЛОНИЦЫН
Anatoli SOLONITSYN
Egalement : О́тто
Extrait de la filmographie
 
Acteur
1982 - Un train s'est arrêté (Остановился поезд) de Vadim ABDRACHITOV [fiction, 96 mn]
1980 - Vingt-six jours de la vie de Dostoïevski (Двадцать шесть дней из жизни Достоевского) de Aleksandr ZARKHI [fiction, 82 mn]
1980 - De la vie des estivants (Из жизни отдыхающих) de Nikolaï GOUBENKO [fiction, 84 mn]
1979 - Stalker (Сталкер) de Andreï TARKOVSKI [fiction, 163 mn]
1976 - L'Ascension (Восхождение) de Larissa CHEPITKO [fiction, 110 mn]
1976 - La Légende de Til (Легенда о Тиле) de Aleksandr ALOV , Vladimir NAOUMOV [fiction, 250 mn]
1975 - Là-bas, derrière l'horizon (Там, за горизонтом) de Youri EGOROV [fiction, 135 mn]
1974 - Le Miroir (Зеркало) de Andreï TARKOVSKI [fiction, 108 mn]
1974 - Le Nôtre parmi les autres (Свой среди чужих чужой среди своих) de Nikita MIKHALKOV [fiction, 97 mn]
1972 - Solaris (Солярис) de Andreï TARKOVSKI [fiction, 169 mn]
1971 - La Vérification (Проверка на дорогах) de Alekseï GUERMAN [fiction, 97 mn]
1967 - Pas de gué dans le feu (В огне брода нет) de Gleb PANFILOV [fiction, 95 mn]
1966 - Andreï Roublev (Андрей Рублев) de Andreï TARKOVSKI [fiction, 185 mn]
1964 - L'Affaire Kurt Clausewitz (Дело Курта Клаузевица) de Gleb PANFILOV [22 mn]

Prix et récompenses :
Vingt-six jours de la vie de Dostoïevski :
Meilleur rôle masculin, Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 1981

Biographie
Né le 30 août 1934 dans la ville de Bogorodsk, région de Gorki (Nijni-Novgorod). Son père était journaliste. Le véritable prénom de l’acteur est Otto. En février 1934, le pays suivait avec passion le sauvetage de l’équipage du brise-glace « Tchéliouskine ». Et le nouveau-né fut prénommé Otto, en l’honneur du chef de l’expédition polaire Otto Schmidt. Et il ne fut pas le seul. Mais en 1941, après l’invasion de l’URSS par les armées allemandes, ce prénom germanique devenait gênant et Otto devint Anatoli.
Après la guerre, la famille s’installe à Saratov, ville d’origine de sa mère. A l’issue de sa troisième, Anatoli entre dans un collège technique où il reçoit une formation d’ajusteur-outilleur. Il entre alors à l’usine. Comme son père est envoyé, pour son travail, en Kirghisie, toute la famille déménage à Frounze (Bichkek), capitale de la Kirghisie. Là, Anatoli décide de parfaire son éducation et entre en seconde. Dans sa nouvelle école, il participe au club artistique amateur, lit des vers, seproduit sur scène avec des sketches. Il se passionne pour la scène et cela lui réussit : il est sollicité pour participer à des spectacles dans d’autres établissements.
En 1955, Anatoli Solonitsyne se rend à Moscou et se présente au concours d’entrée du prestigieux GITIS (Institut d’Etat de l’Art Théâtral). Il est recalé trois années de suite. Après ces trois échecs, il part pour Sverdlovsk (Ekaterinbourg) pour entrer au Studio (rattaché au Théâtre de la ville) qui vient juste d’ouvrir. Il est aussitôt engagé.
En 1963, il fait ses débuts au cinéma grâce aux Studios de Cinéma de Sverdlovsk : un premier rôle dans le premier film de Gleb Panfilov, qui était jusque-là réalisateur de télévision, « L’Affaire Kurt Clausewitz ».
Mais c’est son rôle d’Andreï Roublev dans le film de Tarkovski qui lui apporte la célébrité. Ayant lu le scénario dans la revue « L’Art du cinéma », il avait aussitôt sollicité un congé auprès du théâtre de Sverdlovsk et s’était rendu à Moscou. Malgré les avis négatifs des Conseils artistiques, Tarkovski engage cet acteur quasi inconnu pour le rôle principal. Ce choix est confirmé par une commission d’historiens qui, sur 20 photos d’acteurs différents prises lors des essais, choisissent celle d’Anatoli Solonitsyne. Ce dernier s’investit tant dans son personnage qu’il démissionne du théâtre pour mieux se concentrer sur sa préparation. Tarkovski apprécie hautement ses qualités d’acteur et, par la suite, comme un porte-bonheur, inclut Anatoli dans tous ses films même s’il n’y a pas de rôle pour lui, quitte à inventer un personnage comme celui du « passanr » dans « Le Miroir ». Dans le projet non réalisé de Tarkovski « L’Idiot », Anatoli devait jouer l’auteur du roman et il avait envisagé une opération chirurgicale. Tarkovski était sidéré : « Avec le visage de Dostoïevski, tu ne pourras plus rien jouer ! » A quoi Anatoli avait répondu : « Si je joue Dostoïevski, pourquoi voudrais-je jouer autre chose… » Ironie de la vie, il a joué l’écrivain dans le film « 26 jours de la vie de Dostoïevski », ce qui lui valut un rpix au Festival de Berlin (1981).
En 1972 sort « Solaris » où Solonitsyne joue le docteur Sartorius. Toujours pour Tarkovski, un rôle marquant de sa carrière est le personnage de l’Ecrivain dans « Stalker » (1979) d’après le roman des frères Strougatski « Pique-nique au bord du chemin ».
Après sa révélation dans « Roublev », les propositions affluent. En 1966, deux réalisateurs le sollicitent : Gleb Panfilov pour le rôle du commissaire politique Evstrioukov dans « Pas de gué dans le feu » et Lev Goloub pour celui d’un chef de détachement de ravitaillement dans « Le chemin d’Aniouta ». Il tourne aussi pour Alexeï Guerman (3la Vérification »), Sergueï Guerassimov (« Aimer l’homme »), Nikita Mikhalkov (« Ami chez les ennemis… »), Larissa Chepitko (« L’Ascension »). Pendant le tournage de ce dernier film, il attrape une bronchite mais comme on ne pouvait interrompre le tournage, Anatoli continue de jouer sans s’être rétabli.
En 1981, il reçoit le titre d’Artiste Emérite de la RSFSR. Cette même année, il tourne son dernier grand rôle dans « Un train s’est arrêté » de Vadim Abdrachitov où il joue le journaliste Malinine. Dans une scène, il tombe de cheval et se fait très mal à la poitrine. Les radios révèlent un cancer des poumons. Il est opéré (ablation d’une partie des poumons) mais on ne lui dit rien. Un an plus tard, en tournage en Biélorussie, il a un malaise grave. Rapatrié d’urgence à Moscou, il est admis au Premier Institut Médical où on découvre que les métastases ont gagné les vertèbres et qu’il est impossible d’enrayer le processus.
Il meurt à son domicile le 11 juin 1982.