(Малахов курган)
Aleksandr ZARKHI (Александр ЗАРХИ)
Iossif KHEIFITS (Иосиф ХЕЙФИЦ)
(В шесть часов вечера после войны)
Ivan PYRIEV
(Иван ПЫРЬЕВ)
(Я люблю тебя)
Olga STOLPOVSKAIA (Ольга СТОЛПОВСКАЯ)
Dmitri TROITSKI (Дмитрий ТРОИЦКИЙ)
(Иван – Дурак)
Aleksandr DOULERAIN (Александр ДУЛЕРАЙН)
Sergueï KORIAGUINE (Сергей КОРЯГИН)
(Лопухи)
Mikhaïl VASSERBAUM (Михаил ВАССЕРБАУМ)
Andreï KORCHOUNOV (Андрей КОРШУНОВ)
(Пегий пес, бегущий краем моря)
Karen GUEVORKIAN
(Карен ГЕВОРКЯН)
(Личная жизнь Кузяева Валентина)
Ilia AVERBAKH (Илья АВЕРБАХ)
Igor MASLENNIKOV (Игорь МАСЛЕННИКОВ)
(Седьмой спутник)
Grigori ARONOV (Григорий АРОНОВ)
Alekseï GUERMAN (Алексей ГЕРМАН)
KIRILL RAZLOGOV (Кирилл Эмильевич РАЗЛОГОВ) Directeur de la programmation du Festival International du Film de Moscou
Réalisée à New Delhi en juillet 2005 par Lalit Rao, journaliste et correspondant de Kinoglaz à New-Delhi. L'interview a été faite en anglais et traduite en français par Lalit Rao. |
Kirill Razlogov (Кирилл Эмильевич РАЗЛОГОВ) est un personnage polyvalent du monde du cinéma russe. Depuis des années, il exerce à Moscou diverses fonctions liées au cinéma dont le professorat à l’Institut national de la cinématographie (VGIK), la direction de l’Institut de la recherche culturelle. Il est aussi membre du Conseil scientifique de l'Académie des sciences pour les questions d'histoire de la culture mondiale, et chercheur au Centre des Archives cinématographiques russes (Gosfilmofond). Il est également membre du Présidium de l'Académie nationale des arts et sciences cinématographiques et Directeur de la programmation du Festival international du film de Moscou. Kirill Razlogov est par ailleurs auteur de quelques 400 articles et 14 livres sur l’histoire de l’art, le cinéma et les medias, il est aussi artiste émérite de la Russie (1996) Lalit Rao : En tant que directeur artistique du festival international du film de Moscou, vous assistez à combien de festivals de cinéma afin de préparer un programme intéressant pour votre festival?
Kirill Razlogov : La séléction principale pour la section compétition se fait actuellement hors des festivals de cinéma à des marchés du film comme Cannes, Los Angeles. Sur une petite échelle, on sélectionne des films au marché du festival de Berlin. Comme notre festival a besoin de premières, de films “vierges”, nous effectuons des visites particulières dans certains pays. Pour les films hors compétition, on peut se servir de films déjà montrés dans d’autres festivals. Moi, personnellement, je fréquente 8 à 10 festivals de cinéma par an. Il y a aussi 5 membres du comité de sélection qui voyagent à la recherche de films.
Lalit Rao : Au cours des dernières années, on dit que le festival international du film de Karlovy Vary s’est fait beaucoup plus important que celui de Moscou. Est-ce qu’on peut dire que là où Moscou perd Karlovy Vary gagne ?
Kirill Razlogov : Après la chute du système communiste, la crise de ces deux festivals “socialistes” était commune. Le festival international du film de Karlovy Vary s’en est tiré en peu de temps. Il est devenu un événement annuel dès 1994 alors qu’il a fallu plus de temps au festival international du film de Moscou qui n’est devenu annuel qu’à partir de 1999. Au cours de ces cinq années, le festival international du film de Karlovy Vary a pris de l’avance sur celui de Moscou. Ensuite, la compétition ainsi que la collaboration entre ces deux festivals se sont développées d’une manière normale.
Lalit Rao : De nos jours, on voit l’apparition de bons films provenant des pays d’Asie centrale qui faisaient anciennement partie de l’Union Soviétique. Quel est le point de vue de votre festival pour révéler ces films prometteurs ?
Kirill Razlogov : Nous essayons de soutenir nos anciens compatriotes à la fois en compétition et hors compétition. En 2004, le film estonien La Révolution des Cochons tourné conjointement par Jaak Kilmi et Rene Reinumagi a remporté l’un des prix majeurs Cette année, on a montré en compétition Le Berger du cinéaste Ouzbek Yousouf Razykov.
Lalit Rao : Dans le guide du Festival international du film de Moscou 2005 vous avez écrit que votre festival est un festival de transition. Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?
Kirill Razlogov : L’un des problèmes fondamentaux de tout grand festival de cinéma est le lien à la production cinématographique et à la distribution. Il y a quelques années nous avons dû arrêter le marché traditionnel du film au sein de notre festival. Ce marché avait de l’utilité pendant la période socialiste, mais il a perdu son impact à la fin de cette période. Le marché du film a été accaparé par Los Angeles et Cannes. Il est surprenant de constater que même MIFED a disparu de la concurrence. Cette année nous avons pris des mesures afin d’introduire un marché de co-production dans le cadre de notre festival. Nous avons invité un groupe de producteurs européens et avons organisé des rencontres avec des producteurs et des cinéastes russes. L’année prochaine, cette mesure sera suivie d’un programme de marché
Lalit Rao : Comment finance-t-on le Festival International du Film de Moscou ? Kirill Razlogov : Le festival international du film de Moscou est financé principalement par le budget de l’Etat russe. Ce financement varie entre 50% et 75% du budget total selon l’année. Il y a également la participation financière de la ville de Moscou et des sponsors privés. Le budget total du Festival International du film de Moscou en 1999, qui était d’ailleurs une année propice, s’est élevé à $ 3,5 millions. Pour cette année non favorable de 2005, une somme de $ 2,5 millions nous a été attribuée.
Lalit Rao : Est-ce que votre festival invite des vedettes occidentales afin d’attirer le public. Est-ce que le prestige et l’art font bon ménage au sein de festival international du film de Moscou ?
Kirill Razlogov : Oui.
Lalit Rao : Le festival international du film de Moscou se déroule annuellement au mois de juin. Combien de jours à l’avance vous travaillez à l’organisation de votre festival ?
Kirill Razlogov : Nous travaillons tout au long de l’année afin de mettre au point les sections non-compétitives et d’autres événements spéciaux. C’est pendant le trimestre mars-mai que nous préparons la section compétitive
Lalit Rao : De nos jours, le festival international du film de Moscou devient de plus en plus célèbre. Autrefois, quelles étaient les contraintes auxquelles votre festival devait faire face ?
Kirill Razlogov : Nous avons dû faire face à des contraintes politiques à la fois à l’intérieur du système (la censure) et aussi à l’extérieur (le boycottage). Il était difficile pour nous de nous procurer certains films pour notre festival. Il y avait également des gens qui ne souhaitaient pas venir dans “l’empire maléfique”. Comme la plupart des grands cinéastes appartenaient à l’idéologie de gauche, nous pouvions facilement travailler avec eux avant les changements politiques.
Lalit Rao : Selon vous quelle est la différence entre le festival international du film de Moscou avant la chute de l’Union soviétique et celui-ci après les changements politiques ?
Kirill Razlogov : La différence sommaire réside dans le fait qu’avant ce festival était extrêmement populaire vu que celui-ci offrait la seule possibilité de voir les films hollywoodiens et européens à grand succès. De nos jours, ceux-ci sont présents sur tous les écrans commerciaux. Le festival international du film de Moscou se sent obligé d’accentuer le côté artistique étant donné que la plupart de ses spectateurs sont des cinéphiles. C’est vrai que le public s’intéresse trop au cinéma d’auteur mais le nombre des spectateurs d’ensemble a diminué de manière dramatique. Il est impossible ou extrêmement onéreux pour d’autres cinéphiles des anciennes républiques de venir assister à ce festival à Moscou.
Lalit Rao : Comment voyez-vous le festival international du film de Moscou cinq ans d’ici ?
Kirill Razlogov : Dans cinq ans, le festival international du film de Moscou sera l’analogue des festivals de Venise ou Berlin.
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Grand prix :
Le Cosmos comme pressentiment (Космос как предчувствие), 2005, de Alekseï OUTCHITEL (Алексей УЧИТЕЛЬ)