En 1957 Pierre Durand, qui a fait ses études à l'Ecole Normale, vient faire un stage à l'université de Moscou. Là il fait la connaissance de la danseuse du Bolchoï, Kira Galkina, et du photographe Valéra Ouspenski. Grâce à eux Pierre s'immerge dans la vie culturelle de Moscou non seulement officielle mais aussi clandestine. Il débute une relation amoureuse avec Kira. Mais son stage et sa découverte de la vie soviétique ne sont pas les seuls buts de Pierre. Il cherche son père, Tatichtchev, un officier blanc qui a été arrêté à la fin des années 30. Leur rencontre est le point culminant du film. En un an passé à Moscou Pierre traverse toute une vie qui ne ressemble en rien à tout ce qu'il connaissait. Quand Pierre retourne à Paris il espère revoir un jour Kira. Dans sa poche se trouve une pellicule avec un numéro de la revue clandestine "Gramoteï".
Nous retrouvons le jeune homme à Moscou, vu par les yeux de cet étudiant qui, malgré des origines russes et une parfaite maîtrise de la langue de Pouchkine, n’en est pas moins dérouté par « le pays du socialisme victorieux ». Il découvre la vie étudiante, la bohème, la face « officielle » du quotidien (les laisser-passer nécessaires pour pénétrer dans le moindre bâtiment) et son côté secret, « souterrain » (le jazz, officiellement interdit), et côtoie les « camarades » les plus divers – des agents du KGB aux anciens prisonniers du Goulag, avant de retrouver la trace d’un parent disparu pendant les Grandes Purges des années 1930... https://www.lecourrierderussie.com/culture/2019/11/un-film-doux-amer-sur-les-annees-1950-sovietiques/
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À l’occasion de la sortie de son film Le Français, qui raconte le quotidien d’un étudiant français côtoyant la jeunesse soviétique dans le Moscou de la fin des années 1950, le réalisateur Andreï Smirnov (L’Automne, La Gare de Biélorussie) s’est confié au journal d’opposition Novaïa gazeta. Extraits.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ce film ?
Andreï Smirnov : Probablement, l’histoire de ce groupe de Français slavisants, en voyage d’étude à l’Université d’État de Moscou en 1957. Il y avait le théoricien de la littérature Michel Aucouturier, Louis Martinez, traducteur d’Eugène Onéguine, Georges Nivat, expulsé d’URSS en 1960, deux jours avant son mariage avec Irina Emelianova, la fille de la compagne de Boris Pasternak. Sans oublier Jacques Catteau, qui a publié les trois tomes de la correspondance de Dostoïevski, assortis de commentaires remarquables. J’ai rencontré aussi Geneviève Johannet, qui a traduit, avec son époux notamment, La Roue rouge, de Soljenitsyne.
Ce sont tous des gens brillants ! Je suis allé les voir avant de commencer à tourner pour qu’ils me racontent ce qu’ils ont vécu à l’époque. Je me suis servi de leurs témoignages pour certaines scènes du film. Par exemple, quand l’un des Français, dans le foyer étudiant, arrache du mur un haut-parleur dynamique qui cache en réalité un micro, c’est un épisode qui a réellement eu lieu – c’est Louis Martinez qui l’a fait, déclenchant un énorme scandale !
https://www.lecourrierderussie.com/culture/2019/11/le-francais-la-russie-face-a-son-passe-sovietique/