Spirka Chpandyr, un petit escroc, vient de sortir pour la énième fois de prison. Il s'enfuit du Pays des Soviets. A l'étranger, notre voyou s'entend bientôt avec la police et devient un agent rémunéré. Il provoque toutes sortes de conflits entre les autorités de pays capitalistes et les représentants soviétiques.
Il accomplit son premier exploit en se faisant passer pour un pope fuyant les Popoffs que les gendarmes polonais "ont intercepté" à la frontière en découvrant dans sa poche un énorme mandant"bolchevique". A Berlin, Spirka se déguise en "Commissaire politique" vêtu d'une veste en cuir et ceinturé de bandes à munitions pour mitrailleuses, il est "découvert" par la police dans le bâtiment de la représentation commerciale soviétique (torgpredstvo). A Amsterdam, il joue le rôle d'un ouvrier échappé aux griffes des Rouges et, sanglotant, raconte aux mencheviks émigrés "le douloureux quotidien" du prolétariat soviétique sans oublier de dévaliser au passage ses auditeurs. Toutes ces combines assurent à Spirka de confortables revenus. Il se transforme en "baron Spirka von Schpandyr" et se livre à la bamboche. Hier misérable pickpocket, il est devenu l'unique espoir solide de l'émigration blanche, "le sauveur de la patrie". Au cours d'une soirée arrosée, la nombreuse compagnie d'émigrés russes qui vit aux crochets de Spirka lui décerne le titre de "marquis Spirka de la Chpandyre". C'est ainsi que notre homme s'élève dans l'échelle et que sa carrière grandit. Le provocateur et affairiste Spirka est l'ornement et la fierté de l'émigration blanche.
