L’histoire de quatre jeunes gens, Pacha Konikov, Hermann, Lara et Rimma dans l’Union Soviétique de la fin des années 50.
En 1957 dans une petite ville du Nord de Russie Pacha Konikov, cuisinier dans une cantine, rencontre un jeune homme énigmatique, qui transforme sa vie. Hermann fait beaucoup de sport, possède une radio, capable de capter les stations étrangères dans toutes les langues. Un jour Hermann avoue à Pacha, qu’il se prépare secrètement pour une mission dans l'espace et que Pacha pourrait aussi y participer….
Le Cosmos comme pressentiment : une aspiration vers l'inconnu
par Alexeï Outchitel, réalisateur
en exclusivité pour RIA Novosti pour le Festival de cinéma russe de Honfleur 2005
(Nous remercions vivement l'Agence RIA Novosti de nous avoir autorisés à publier cette interview)
Pour moi en tant que réalisateur du drame Le Cosmos comme pressentiment, le mot clé, « pressentiment », doit être pris au sens le plus large. Il s’agit de la prémonition qu’ont les personnages du film de quelque chose de nouveau, d’extraordinaire, de l’amour. Nous avons essayé de découvrir l’ensemble de ces pressentiments.
Et le mot « cosmos » signifie l’aspiration et l’envolée vers l’inconnu. Dans le film, le réel et le mystique coexistent. Dans son scénario, Alexandre Mindadze a entrelacé des éléments du mystique, du thriller, du roman policier, du mélodrame.
Pourquoi avons-nous choisi pour ce film l'année 1957, date à laquelle l’URSS a lancé le premier satellite artificiel de la Terre ? Il était intéressant de comprendre l’influence de cette époque sur les hommes, ce qui se passait dans leur vie, ce qu’ils ressentaient. Nous souhaitions reproduire la voix de cette époque, le bruit du temps, à la veille du vol dans l’espace de Youri Gagarine. Nous sommes tous passés alors à une nouvelle orbite, de nouvelles espérances sont apparues. Ce vol est devenu une percée dans l'inconnu.
Il est toujours intéressant d’étudier la vie des gens effacés et modestes dans le contexte des processus globaux, sérieux, d’observer comment la grande vie et la petite vie entrent en contact. Les deux personnages principaux, le cuisinier d’un restaurant de province surnommé Koniok (« Dada ») et l’ouvrier Guerman aspirent tous deux à la même chose, à l’inconnu, à l’épanouissement et au bien. Tous deux savent que quelque chose d’étonnant, d’important les attend plus tard, quelque chose qui n’a rien à voir avec leur vie actuelle. Mais chacun a sa propre voie. Koniok hésite de façon candide et naïve. Guerman, un homme d’expérience vivant une histoire compliquée s’apprête lui à commettre une action folle : fuir à l’étranger à la nage. Le second sera emporté vers son but par des vagues noires et froides, le premier par un wagon confortable d’un train moscovite. Là-bas, Koniok rencontrera par hasard le futur premier homme de l’espace, Youri Gagarine.
Dans un bon film, le ridicule et le triste cohabitent : ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Nous avons essayé de suivre cette recette. Les films sur la vie quotidienne en tant que telle ne sont sans doute pas intéressants. Nous avons cherché à lui conférer des nuances mystiques, existentielles. Le cinéma doit toujours être équivoque.
Le film a du succès lorsqu’il touche le spectateur au niveau des émotions, de la psychologie, de la philosophie. Si c’est le cas, les spectateurs et les jurys des festivals apprécient hautement le film. Nous avons probablement réussi. L’action du film Le Cosmos comme pressentiment se déroule dans une petite ville portuaire soviétique. Mais les problèmes, les émotions, les relations entre les hommes sont tout à fait internationaux dans cette ville de province à l’ambiance typiquement soviétique. Ils sont universels. Cette aspiration des personnages vers le haut, vers l’inconnu sera compréhensible aussi pour les spectateurs étrangers.