Les Petites Tragédies, ce sont : Le Festin pendant la peste,
Mozart et Salieri, Le Chevalier avare… , pièces écrites par
Alexandre Pouchkine.
La technique de travail spécifique de la cinéaste marie l’animation avec des acteurs réels. Les
images tournées sont parachevées par des touches de peinture translucide. L’éclairage aux
petites lampes rend la texture du film particulièrement rayonnante.
Commentaires
Les réflexions de la réalisatrice…
à propos de son métier :
L’animation, c’est, selon l’étymologie, le fait « d'insuffler une âme ». A partir de là, le réalisateur est une personne qui donne vie à des objets inanimés, à des dessins, des poupées, etc… Bien‐sûr, s’il s’agit d’un film d’auteur: lorsque le réalisateur est aussi le créateur des personnages, ce terme correspond absolument au sens propre du métier de réalisateur.
à propos de sa technique de travail :
Cette technique est apparue par hasard. A l’époque, aux studios «Lenfilm», où j'ai commencé à travailler, il n’y avait pas d’appareil spécifique pour les dessins animés, il n’y avait que des vitres de finissage de dessin. Il fallait inventer quelque chose, pour que l’idée qui s’était mise en place dans mon imagination puisse se réaliser. C’était déjà le cas en 1989, lors du tournage de mon premier film, Le cheval, le violon, et un peu nerveusement. J’ai senti intuitivement que je devais dessiner avec des lumières. En réalité cette technique est assez facile. Nous commençons par inventer une histoire avec le caméraman et nous la mettons en scène avec des projections sur la vitre. Ensuite nous filmons des acteurs et nous projetons les images sur les vitres. C’est sur la vitre même que je dessine, à la main.
à propos de l’état du cinéma d’animation russe d’aujourd’hui :
Quel est l’état actuel du cinéma d’animation ? Il est nuancé. J'étais contente de voir du cinéma d’auteur : les films des réalisateurs comme Valentin Olchvang de Ekaterinbourg, où l’école d’animation est très bonne, ou encore ceux d'Ivan Maksimov de Moscou. J’ai beaucoup aimé son Wind along the coast (2004),un film très fort.
L’engouement pour les dessins animés tournés en numérique me rend triste. Les films deviennent des ersatz qui se substituent à l’animation. Il y avait un magnifique film sur Winnie Poe [créé à l’époque de l’Union soviétique] que nous aimions tous, et dont nous avons regardé tous les épisodes quand nous étions petits. Il y avait aussi le Hérisson dans la brume.
Et en parlant de l’animation, tu t’imagines toujours une image stylisée, élégante, gentille.
Maintenant que les technologies informatiques sont accessibles à toute personne ayant acheté un programme, sont apparus des personnages étranges : ils sont dentus, ils se sautent les uns sur les autres, se tapent, salissent les murs. Lorsque le consommateur devient aussi un auteur, une certaine qualité artistique se perd.
D’après l’entretien publié sur le site culturel « Openspace », version russe disponible en ligne sur :
http://www.openspace.ru/cinema/projects/198/details/17818/
Source : Regards de Russie : www.cinema-russe-paris.com