Prix et récompenses : Couronné "Meilleur film d'animation de tous les temps et de tous les pays" par l'Académie de l'Art Cinématographique et Acifa, Hollywood, Los Angeles (USA), 1984
Grand Prix au Festival international du cinéma à Lille (France), 1980 Prix de la critique internationale (FIPRESSI), 1980 1er Prix du Festival international du cinéma à Ottawa (Canada), 1980 Grand Prix du Festivla de Zagreb (Yougoslavie), 1980
Synopsis
Le point de départ est une berceuse pour enfants, prétexte pour l’artiste à vagabondage à travers souvenirs et rêves d’hier ou d’aujourd’hui...
« Il m'habitait, ce film, bien avant que ne me vienne l'idée de me lancer dans la mise en scène. J'ai chez moi une étude, une étude peinte. Je ne sais plus de quelle année elle date : quand je terminais les Beaux- Arts ou juste après, alors que je travaillais déjà au studio. Mais cette étude - des corbeaux perchés dans un arbre enneigé - c'est « Le Conte des contes ». Une autre étude aussi, qui remonte à mon enfance : la mère Varia, Varvara Nikititchna Timokhina, notre voisine à Marina Rochtcha, c'est également «Le Conte des contes ». Mais ce n'est pas là que tout a commencé. Ni même avec la berceuse.
Cette berceuse, je m'en souviens, je la fredonnais plus tard tout en marchant. Je ne sais pas pourquoi. Quand et pourquoi, le Petit Loup est-il apparu, je ne sais pas. Il est vrai que c'est un personnage de l'enfance. Un personnage... Ce héros habitait mon enfance. Aujourd'hui encore, j'ai l'impression qu'il a continué à vivre dans la maison d'où je suis parti. Et je ne sais même pas ce qu'il est devenu lorsque la maison a été détruite. On ne sait pourquoi, mais chaque maison a, doit avoir, son génie.
Au départ, il y avait une nappe. Grande, blanche, elle recouvrait les tables dans la cour. Les tables que l'on avait apportées des appartements communautaires. Chaleur du soleil d'automne, de l'été indien... Et la nappe qui recouvrait toutes ces tables... Les gens qui étaient assis à ces tables avant de se disperser et de quitter cette maison pour toujours.
Dans cette dernière et nonchalante rencontre devaient apparaître tous ceux que je connaissais et aussi tous ceux qui n'étaient plus encore là... Et c'est au carrefour de leurs conversations que tout devait surgir. Toute l'histoire de la maison et, en fait, toute l'histoire du pays. Le film " Le conte des contes " est celui qui m'est le plus cher parce qu'il est le plus personnel, parce qu'il s'agit, dans une large mesure, d'une confession.
Le film 'Le Conte des contes " m'est cher parce qu'il concerne Marina Rochtcha. Parce que c'est là que j'ai vécu durant près de 25 ans. Parce que j'en suis parti. Parce que notre maison n'existe plus et qu'elle a été remplacée par un énorme bâtiment de seize étages. Et le pont que l'on voit à la fin du film n'est plus le même aujourd'hui. Mais c'est de l'autre dont je me souviens, celui qui était recouvert de pavés... Et de l'odeur de la poussière, cinglée par les gouttes, lorsque tombait la pluie, le soir, en août. Et le crissement des pneus des autobus bleus qui, à l'époque, circulaient dans Moscou. Tout cela s'est, en quelque sorte, progressivement lié. Tout cela s'assemble peu à peu lorsqu'on regarde en arrière et que le monde dans lequel on a vécu s'éloigne pour toujours.
La vieille maison de deux étages... la cour... Brusquement, on commence à comprendre que c'est précisément dans cet espace que s'est écoulée une partie essentielle de sa vie. »