Nikolaï et sa femme Lioudmila, jeunes mariés, vivent dans un sous-sol au 3, rue Miechanskaïa (le nom de la rue signifie « bourgeoise ») à Moscou. Nikolaï rencontre par hasard Vladimir, ancien camarade d’armée, nouvellement arrivé dans la capitale et à la recherche d’un logement. Il l’accueille chez lui : il dormira sur le sofa. Appelé en déplacement pour quelque temps, Nikolaï confie sa femme à son ami Vladimir. Mais à son retour il constate que Lioudmila et Vladimir sont amoureux l’un de l’autre. De dépit il part s’installer dans son bureau. Mais au bout de quelque temps, ne supportant plus cette situation, il retourne à la maison et s’installe sur le sofa précédemment occupé par Vladimir devenu entre temps le nouveau mari de Lioudmila. Mais après son mariage, Vladimir est beaucoup moins prévenant à l’égard de Lioudmila qui, déçue, tente un nouveau rapprochement avec Nikolaï. Bientôt elle annonce qu’elle attend un bébé. Aucun des deux pères possibles ne veut assumer la paternité : ils se mettent d’accord pour proposer à Lioudmila d’avorter. Celle-ci refuse et décide de quitter les deux hommes pour aller refaire sa vie ailleurs…
Room semble absorbé en premier lieu par l’attitude psychologique et physique des hommes envers les femmes. C’était là le thème fondamental de son film le plus connu, Trois dans un sous-sol, qui fut bien accueilli dans la plupart des pays, bien qu’il n’ait pas été autorisé en projection publique en Grande-Bretagne, même après que certaines coupures y eurent été effectuées. Cependant il fut projeté, en privé, à la Film Society, à Londres, le 7 avril 1929.
Le thème sociologique de Trois dans un sous-sol correspondait au mouvement général qui, avouant franchement l’égoïsme des hommes, tendait à élever le niveau social des femmes. (…) Dans les deux premiers tiers de son traitement de l’éternel triangle, il atteignit presque la perfection, mais lorsque vint le moment d’introduire une conception morale dans son film, il accepta de conférer à la femme un sentiment maternel banal et sentimental qui détruisait ainsi l’intensité dramatique du film, mais réalisait son intention sociologique. De plus, il était évident que cette contradiction soudaine, qui donnait une faible conclusion à un film d’autre part brillant, était due à une concession à la politique des producteurs, à savoir, décourager l’avortement en Russie (…)
Je pense que Trois dans un sous-sol, malgré l’échec de ses séquences terminales, était un exemple d’une représentation purement psychologique, intime, cinématographique du caractère humain. Paul Rotha. The film till now.