L’histoire strictement personnelle et pleine d’émotions de Piotr, ingénieur soviétique, et de Hans, son collègue allemand commandité pour venir travailler en Union Soviétique dans une usine de verrerie : recherches en commun avec utilisation des technologies allemandes dans une usine soviétique. La brigade venue d’Allemagne travaille avec les spécialistes russes et cela ressemble à un mécanisme bien huilé. Mais dans ce mécanisme il y a un maillon faible et c’est lui, l’ingénieur Hans.
Lors de la fusion du nouveau verre, moment crucial, Hans commet une erreur. Les conséquences sont désastreuses : explosion du four, victimes humaines et enquête lancée par les services spéciaux soviétiques. Désormais, son binôme Piotr représente un danger : il est l’unique témoin de ses actes devant le four et l’autre héros principal de l’histoire. Hans se retrouve dans une dépendance inattendue vis-à-vis de Piotr, lié à lui par la peur d’être découvert. Mais en fait, Piotr dépend autant sinon plus de Hans : si les faits sont révélés, la présence même de Piotr à côté du four signifie la possibilité d’être accusé de sabotage selon l’esprit du temps. Bref, ils sont attachés par une même chaîne. Mais paradoxalement la méfiance mutuelle se transforme en sympathie muette et ensuite en amitié. Bien qu’ils ne communiquent que par gestes, ils se comprennent sans mots et inventent leur propre langue. Hans se voit en Piotr. Physiquement ils se ressemblent même. Et tous les deux ont des enfants en bas âge. Mais craignant non seulement la possible accusation mais Hans lui-même et ses visites et l’amitié dangereuse avec un spécialiste étranger, Piotr fuit en cachette la ville avec femme et enfants. Et Hans, à la place du soulagement après la disparition d’un témoin gênant, éprouve un soudain sentiment de perte.