Mikhaïl KALATOZOV
Михаил КАЛАТОЗОВ
Mikhail KALATOZOV
URSS / Cuba, 1964, 143mn 
Noir et blanc, fiction
Soy Cuba
▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪

Я - Куба

 

 I Am Cuba

 Ya Kuba

 
Réalisation : Mikhaïl KALATOZOV (Михаил КАЛАТОЗОВ)
Scénario : Evgueni EVTOUCHENKO (Евгений ЕВТУШЕНКО), Enrique PINEDA BARNET (Энрике ПИНЕДА БАРНЕТ)
Images : Sergueï OUROUSSEVSKI (Сергей УРУСЕВСКИЙ)
Décors : Evgueni SVIDETELEV (Евгений СВИДЕТЕЛЕВ)
Musique : Carlos FARINIAS (Карлос ФАРИНЬЯС)
Production : Mosfilm, IKANIK (Cuba)
 
format : 35 mm
Sites : Allociné, IMDb
Sortie VOD ou DVD en France : 2003-07-16, Site

Prix et récompenses :
Prix de la Société nationale des récompenses attribuées par les critiques de cinéma des Etats Unis (National Society of Film Critics Awards), 1996
Prix du Jury "Découverte" pour la version rénovée sur DVD au festival de Cannes, 2004

A noter :

Voir le dossier complet sur le site kinoglaz.fr

Les principaux interpètes sont :
Luiz Maria Collaso (Maria, Betty)
José Gallardo (Pedro)
Raul Garcia (Enrique)
Sergio Corrieri (Alberto)
Jean Bouise (Jim)
Celia Rodriguez (Gloria)
Roberto Garcia York (L’activiste américain)
Luisa Maeia Jimenez (Teresa)
Mario Gonzalez Broche (Pablo)
Raquel Revuelta (La voix off)

Nina Nikitina (texte russe)
Gueorguï Epifantsev (texte russe)

DVD avec sous-titres
Editeur : MK2
Editeur : Potemkine. 2020. Titre : Soy Cuba.
Bonus du [Combo Blu-Ray + DVD]:
L’édition vidéo comporte les bonus suivants :
– Soy Cuba : le Mammouth sibérien de Vicente Ferraz (Brésil – 2004) : documentaire sur le film (90 min)
– Interview de Martin Scorsese (2003) (27 min)
– “Kalatozov, le cinéaste” (20 min), “Kalatozov et Ouroussevski, un duo artistique” (16 min), “Le contexte historique” (18 min) et “La réception du film” (12 min), par François Albera, historien du cinéma
– Analyse de séquence par Eugénie Zvonkine, enseignant-chercheur en cinéma (30 min)
– Entretien avec Claire Mathon, directrice de la photographie (20 min)
– Le film vu par Hicham Lasri, cinéaste marocain (6 min)
– Livret : lettres envoyées par Sergueï Ouroussevski (directeur de la photographie) à sa femme pendant les repérages pour le tournage de Soy Cuba (80 pages) (DISPONIBLE EN PDF sur demande)

Synopsis
La Havane, 1958 sous le régime de Batista. Corruption et luxure règnent en ville tandis que de riches propriétaires exploitent les malheureux paysans dans les champs de canne à sucre. Les révolutionnaires partisans de Fidel Castro se regroupent et préparent la révolution.
 

Commentaires et bibliographie
Cinq raisons de regarder dès maintenant et en ligne le film soviétique Soy Cuba, Nikolaï KORNATSKI, RUSSIA BEYOND, 2023
Soy Cuba : propagande, et alors ?, Romain DUPONT, lemagducine.fr, 2022
Soy Cuba (1964) : le test complet du Blu-ray, Philippe GAUTREAU, dvdfr.com, 2020
Soy Cuba (1964) [de Mikhaöl Kalatozov] : L’épopée poétique, Loïc LOEW, lemagducine.fr, 2020
Soy Cuba : chef-d’œuvre absolu du plan-séquence vertigineux (en Blu-ray et DVD), JIHELBEY, on-mag.fr, 2020
Soy Cuba [Mikhaïl Kalatozov], Eugénie ZVONKINE, Positif, N°717, novembre 2020, 2020
Blu-ray / Soy Cuba de Mikhail Kalatozov : critique, Jacques DEMANGE, cinechronicle.com, 2020
Le révolutionnaire et sublime Soy Cuba restauré en 4K, Evelle OUDARD, avcesar.com, 2020
Mikhaïl Kalatozov – Soy Cuba (1964), Vincent NICOLET, culturopoing.com, 2020
CUBA LIBRE [critique du film Soy Cuba de Mikhail KALATOZOV, Damien BONELLI, critikat.com, 2019
Soy Cuba L'incandescence et la torpeur, Jean-Philippe GUEDAS, hajde.fr, 2016
Le retour de Kalatozov. Coffret Mikhaïl Kalatozov Potemkine, 2014, François ALBERA, 1895, 2015
Sur le tournage de Soy Cuba. Lettres de Sergueï Ouroussevski à son épouse Bella Friedman (1961-1962), Sergueï OUROUSSEVSKI, Alexei KONOVALOV, 1895, 2015
'Русос, гоу хоум!' О съемках фильма Я — Куба, Evgueni EVTOUCHENKO, chapaev.media, 2004
Soy Cuba, site kinoglaz.fr, kinoglaz.fr, 2004
Soy Cuba de Mikhaïl Kalatozov, Xavier JAMET, dvdclassik.com, 2004
Quand passe Kalatozov, lexpress.fr, 2003
 
A travers quatre histoires qui renforcent l’idéal communiste face à la mainmise du capitalisme, Soy Cuba dépeint la lente évolution de Cuba du régime de Batista jusqu’à la révolution castriste. Pedro travaille dans les champs de cannes à sucre. Au moment d’une récolte qui s’annonce fructueuse, le propriétaire des terres lui annonce que sa maison et des terres ont été vendues à une société américaine… A l’université de La Havane, Enrique fait partie d’un jeune groupe d’opposants au régime de Batista. Il s’apprête à assassiner un policier, mais au moment fatidique, le courage lui fait défaut… Dans la Sierra Maestra, Mario et sa famille vivent pauvrement. Après avoir accueilli un jeune soldat luttant aux côtés de Castro, Mario et sa famille sont bombardés sans raison apparente par les forces aériennes de Batista… Sur Soy Cuba souffle un vent de liberté ici perpétré par un format critique tout à fait particulier. Hommage à un chef-d’œuvre du cinéma russe. 1ER ACTE L’ésotérisme américain se meut auprès des palmiers. En chanson, sur les tessitures chaudes des voix latines, Mikhail Kalatozov enflamme notre âme cinéphile. Dès l’introduction, il donne des ailes à sa caméra et la fait descendre le long des parois d’un immeuble, virevoltant auprès des convives désinhibés. Sa chute est lente, écho de la décadence du régime de Batista. Elle finira au fond de la piscine, entourée de corps déformés par les mouvements de l’eau. L’aliénation d’un peuple n’est pas loin. Un homme, un club. La chaleur du lieu transpire par tous les pores de la pellicule. Le rythme est endiablé, l’homme se met à danser devant le rideau, il est sur la scène, il est Cuba. De l’autre côté se cache la main du capitalisme. Elle s’empare des amours naissants, de l’espoir et l’innocence d’une jeune génération cubaine désabusée. Dans sa prétention et son arrogance, elle achète même les dons de dieux, puisqu’il n’est pas suffisant d’acheter la chair et la pureté. Une fêlure pourtant s’immisce au sein du club. Puisque de mon esprit tu te crois roi, de mon corps tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. Au milieu du club, une fissure ondule, s’électrise à en perdre la raison. 2E ACTE Je suis du petit peuple Cubain. C’est aux cannes à sucre que je dois mon salut, dans leur beauté et leur volonté d’émancipation. Elles qui se tiennent fièrement vers le ciel, et qui s’élèvent pour que nos rêves s’accomplissent. Dans ce cadre idyllique pourtant l’ombre approche. Derrière la colline, la main du capitalisme proclame et destitue. Elle enflamme mon discernement, mes principes et ma sagesse. Le clair-obscur prend vie, et je m’enlise dans son spectre, ainsi que mes biens les plus chers. Une fêlure pourtant s’immisce dans la fumée opaque. Puisque de mes terres tu te crois roi, de mon libre-arbitre tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. En marge du champ, une fissure ondule dans des corps d’enfants. L’espoir renaît, s’électrise à en perdre la raison. 3E ACTE De passion il est maintenant question. La jeunesse bafouée à maintes reprises s’organise, élan du peuple, voix des attentes naissantes, elle doute encore de sa propre volonté. Limpides seront pourtant les décisions futures quand la trahison arpentera les rues et que les subordonnés de l’ombre tireront à vue sur l’espérance. D’un corps uni le peuple marche, investissant la place, et au-devant, son porte-étendard s’élève en martyr. Pour la deuxième fois, Mikhail Kalatozov donne des ailes à sa caméra, littéralement. Elle s’envole d’un immeuble à l’autre et s’élève au nom du persécuté. Elle traverse lentement la salle où le peuple se prépare à hisser le drapeau. La révolution est en marche, là où s’anime la caméra, là au milieu de la rue, elle flotte, inatteignable, tout comme l’idéologie qui convoque sa renaissance et s’électrise à en perdre la raison. 4E ACTE Je suis du petit peuple Cubain. Par moi, par vous, nous embraserons l’ombre, nous oublierons nos peurs, et nous marcherons ensemble contre la tyrannie. Notre poème emplit nos terres et notre symphonie s’écrit au son de nos pas. Nos ennemis qui jadis se gargarisaient de nos vies goûtent à présent à nos chants funestes. Notre pays renaît et s’électrise… à en perdre la raison. S’attarder sur l’œuvre de M. Kalatozov, c’est librement faire fi de la propagande qui a court dans le récit tant elle ne constitue pas l’essence du métrage. On assiste, la rétine empoignée, à une direction artistique jouant d’un noir et blanc saturé et unique. Finalement, on se résigne devant la grandeur de l’objet. On s’efface devant cette ode à Cuba et on savoure un grand moment de cinéma. http://www.lebleudumiroir.fr/critique-soy-cuba/

Sélections dans les festivals ou événements :
- Les films du Dégel : 1953-1968, kinoglaz.fr (France), 2023
- Films russes ou soviétiques primés à Berlin, Cannes ou Venise, kinoglaz.fr (France), 2023
- Festival international du film d'histoire de Pessac, Pessac (France), 2019
- L'Etrange Festival, Paris (France), 2019
- Festival des archives du cinéma russe "Belye Stolby", Belye Stolby (Russie), 2019
- Festival du cinéma russe à Nice, Nice (France), 2017
- Festival international du film de Moscou, Moscou (Russie), 2016
- Journées cinématographiques, Saint Denis (France), 2012
- Festival de films russes : Spoutnik au dessus de la Pologne, Varsovie (Pologne), 2012
- Les Cinglés du Cinéma, Argenteuil (France), 2010
- Festival international du film d'histoire de Pessac, Pessac (France), 2009
- Festival international de film et de musique de Küstendorf, Kustendorf (Serbie), 2009
- Festival international du film de Damas, Damas (Syrie), 2009
- Festival international de films de Fribourg, Fribourg (Suisse), 2008
- Cinémas russes à Montauban, Montauban (France), 2007
- Festival international des premiers films "Esprit du feu", Khanty Mansiïsk (Russie), 2004
- Sortie VOD ou DVD en France du film :, Différentes villes (France), 2003
- FEMA / Festival international du film de La Rochelle, La Rochelle (France), 2003
- Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 2002

Images et vidéos