Youri Mikhaïlovitch travaille comme neurochirurgien à l’hôpital municipal. Sa journée consiste en opérations et auscultations de malades, en démarches pour obtenir des lits pour les patients. Tous les jours il annonce aux gens des diagnostics effrayants et, comme une supplique de grâce, écoute les questions sur l’ultime possibilité d’un espoir.
Il est obsédé par une image terrible, celle d’un homme condamné à une vie immobile et absurde, réduit à l’état de légume. Ces malheureuses personnes, il est amené à les observer presque chaque jour. Apparemment il leur sauve la vie mais il comprend qu’il ne fait que prolonger leur agonie. Il lui est insupportable de penser que la même chose peut lui arriver. Et il dit à son amie : « Si quelque chose m’arrive, tue-moi ! Fais-moi simplement une injection de 400 unités d'insuline et basta ! Si tu m’aimes, tue-moi ! ».