- L'Epouvantail. 1921. 12 minutes.
- Les Grenouilles qui demandent un roi. 1922. 20 minutes.
- Amour noir et blanc. 1923. 15 minutes.
- Les Yeux du dragon. 1925. 13 minutes.
- Le Rat des villes et le rat des champs. 1926. 10 minutes.
- La Cigale et la fourmi. 1927. 17 minutes.
- La Reine des papillons. 1927. 20 minutes.
- Le Roman de renard. 1929-1930. 65 minutes.
- Le Lion et le moucheron. 1932. 10 minutes.
- Le Lion devenu vieux. 1932. 10 minutes.
- Fétiche mascotte. 1933. 20 minutes.
- Fétiche prestidigitateur. 1934. 12 minutes.
- Fétiche se marie. 1935. 10 minutes.
- Fétiche en voyage de noces. 1936. 10 minutes.
- Fétiche chez les sirènes. 1937. 17 minutes.
- Zanzabelle à Paris. 1947.
- Fleur de fougère. 1949. 25 minutes.
- Gazouilly petit oiseau. 1953. 13 minutes.
- Gueule de bois. 1954. 16 minutes.
- Un Dimanche de Gazouilly. 1955. 13 minutes.
- Nez au vent. 1956. 13 minutes.
- Carrousel boréal. 1958. 13 minutes.
- Comme chien et chat. 1965. 3 minutes.
- Fétiche 33-12. 2012.
La Voix du rossignol : Prix Hugo Riesenfeld du meilleur court métrage aux États-Unis en 1925.
Biographie
Les notes biographiques sont pour beaucoup extraites du texte de Vladimir Antropov publié dans Velikikinemo. Certaines, en désaccord avec la biographie publiée par le Dictionnaire du Cinéma de Larousse n’ont pu être vérifiées.
Ladislas Starewitch est né à Moscou le 8 août 1882 dans une famille d’origine polonaise. Il a perdu sa mère à 4 ans et a été élevé par des parents de celle-ci à Kovno (actuellement Kaunas en Lituanie). Il se passionne très tôt pour la nature, commence une collection d’insectes et apprend le dessin.
Il crée au lycée un journal satirique et gagne trois années de suite le prix de la ville de Kovno pour le meilleur déguisement. Il sera ensuite étudiant à l’Ecole des Beaux-Arts. Il se passionne pour la photographie et réalise des photos de monuments historiques de la ville et aussi de paysages. Attiré par le cinéma il s’adresse à Alexandre Khanjonkov qui lui vend une vieille caméra, lui fait cadeau de quelques rouleaux de pellicule, sous condition que tous les films qu’il réalise soient la propriété de la société Khanjonkov.
C’est ainsi que commença en 1909 la carrière de cinéaste de Ladislas Starewitch par une collaboration avec Khanjonkov qui devait durer de nombreuses années. (Selon le Dictionnaire du Cinéma de Larousse la rencontre avec Khanjonkov n’aurait eu lieu qu’en 1911 et à la demande de ce dernier). Son premier film Sur le Neman réalisé en 1909 était un film de paysages. Après avoir en vain essayé de filmer un combat de bourdons il eut l’idée de fabriquer des insectes artificiels faits de cire à modeler et de fils métalliques.
Et en 1912 sort son premier film d’animation « tridimensionnelle » réalisé image par image avec des animaux naturalisés et articulés : Le Plus beau des Lucanes / La Belle Loukanida (Пркасная Люканида). Le film fit une très forte impression sur les spectateurs : « Les bourdons sont étonnants, en colère ils agitent leur moustaches et remontent leurs antennes et marchent comme des gens » (Vestnik, 1912).
En 1912 il réalise aussi La semaine aérienne des insectes (Авиационная неделя насекомых), Scènes joyeuses de la vie des bêtes (Весёлые сценки из жизни животных) La Vengeance de l’opérateur cinématographique (Месть кинематографического оператора), qui sont des parodies de mélodrames de l’époque. La même année il réalisa selon la même méthode avec un art encore plus sûr La Cigale et la fourmi (Стрекоза и Муравей) inspiré de la fable de Krylov et le film eut également un grand succès.
Starevitch excellait dans la façon d’exprimer une atmosphère, « d’humaniser » ses personnages-animaux de faire « jouer » ses maquettes comme on fait jouer des acteurs.
Après avoir été le premier créateur russe du cinéma d’animation tridimensionnelle, Starevitch fut aussi le premier réalisateur russe de dessin animé avec son unique film de ce type réalisé en 1913 Le Coq et le Pégase (Петух и пегаз) dont la fin est dessinée directement sur la pellicule cadre après cadre.
Toujours soucieux d’explorer de nouvelles techniques cinématographiques, Starevitch s’est mis ensuite à réaliser des films d’acteurs : L’Homme (Человек) en 1913 avec le célèbre comédien Ivan Mozjoukhine, puis La Nuit qui précéda Noël (Ночь перед Рождеством) et La Terrible vengeance (Страшная месть), ces deux derniers films étant inspirés de nouvelles de Gogol. Le dernier remporta la médaille d’or lors de l’exposition universelle de Milan en 1913.
Starevitch réalisa de nombreux films inspirés d’œuvres littéraires en plus de ceux déjà évoqués : citons d’après Gogol Le Portrait (Портрет) (1915), Vii (Вий) (1916) La Foire de Sorotchinsk (Сорочинская ярмарка) (1918) La Nuit de mai (Майская ночь).
D’après Pouchkine il réalise Le Pêcheur et le petit poisson (Сказка о рыбаке и рыбке) (1915) et Ruslan et Ludmila (1914). Il adapte également Taman (Тамань) de Lermontov et La Fille des neiges (Снегурочка) de Ostrovski.
Ladislas Starewitch a encore innové en mélangeant dans le même film, Le Lys de Belgique (Лилия Бельгии), des séquences d’animation avec des séquences avec personnages. Dans un autre film, Les Quatre diables (Четыре чёрта) il fait intervenir de véritables animaux.
En 1920 Starewitch quitte l’Union Soviétique pour l’Italie avec un groupe d’acteurs à l’invitation de la firme italienne « Icarous Film » d’où il gagne la France où il vivra jusqu’à sa mort en 1965.
En Russie Starewitch a réalisé une douzaine de films d’animation et une cinquantaine de films de fiction. En France il ne créera que des films d’animation tridimensionelle. Il crée un studio à Fontenay-sous-Bois, dans la région parisienne où il travaille avec ses filles Irène et Nina. A l’exception du Roman de Renard, ses films sont des courts métrages. Citons : La Voix du rossignol (1923), L’Epouvantail (1921), Le Mariage de Babylas (1921), Les Grenouilles qui demandent un roi (1923), Dans le griffes de l’araignée (1924), Les Yeux du dragon (1927), Le Rat des villes et le rat des champs (1927), L'Horloge magique (1928), La Petite Parade (1929), Fétiche mascotte (1930), Fétiche en voyage de noces (1936), Fétiche chez les sirènes (1937), Zanzabelle à Paris (1947), Gazouilly petit oiseau (1953) (ces deux derniers films en collaboration avec Sonika Bo), Fleur de fougère (1949), Le Nez au vent (1949). En 1965, il laisse inachevé Entre chien et chat.
Son seul long métrage d’animation Le Roman de Renard adapté de la version de Goethe, elle même inspirée par des textes anonymes du Moyen Âge, a été réalisé en 1931 mais ne sort dans son intégralité qu’en 1936 en Allemagne, soit un an après Le Nouveau Gulliver du réalisateur russe Ptouchko, film considéré injustement comme le premier long métrage d’animation.
Vladimir Antropov considère que Starewitch est l’initiateur du film d’animation, d’autres font à justre titre remarquer qu’il avait été précédé notamment par l’Espagnol Segundo de Chomon, l’Américain James Stuart Blackton et le Français Emile Cohl. Indiscutablement Starewitch a porté cet art à un niveau, aussi bien technique qu’artistique bien supérieur à celui de ses devanciers.