Réalisatrice,
Scénariste,
Actrice
Née en 1938, URSS
 
Décédée en 1979
Larissa CHEPITKO
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Лариса Ефимовна ШЕПИТЬКО
Larisa SHEPITKO
Extrait de la filmographie
 
Réalisatrice
1976 - L'Ascension (Восхождение) [fiction, 110 mn]
1971 - Toi et moi (Ты и я) [fiction, 97 mn]
1968 - A treize heures du soir (В тринадцатом часу ночи) [film TV, 70 mn]
1967 - Le Pays de l'électricité (Родина электричества) [fiction, 38 mn]
1966 - Les Ailes (Крылья) [fiction, 103 mn]
1963 - Chaleur torride (Зной) [fiction, 85 mn]
 
Scénariste
1981 - Les Adieux à Matiora (Прощание) de Elem KLIMOV [fiction, 128 mn]
1976 - L'Ascension (Восхождение) de Larissa CHEPITKO [fiction, 110 mn]
1971 - Toi et moi (Ты и я) de Larissa CHEPITKO [fiction, 97 mn]
1967 - Le Pays de l'électricité (Родина электричества) de Larissa CHEPITKO [fiction, 38 mn]
1963 - Chaleur torride (Зной) de Larissa CHEPITKO [fiction, 85 mn]
 
Actrice
1970 - Sport, sport, sport (Спорт , спорт , спорт) de Elem KLIMOV [fiction, 85 mn]

Prix et récompenses :
Artiste émérite de la Russie, 1974
Lauréate du Prix de l’Union soviétique,1979
L'Ascension :
Ours d'Or, Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 1977
Prix de la FIPRESCI, Festival international du film de Berlin : Berlinale, Berlin (Allemagne), 1977
L'Ascension :
Prix du meilleur film et prix de l'Union des cinéastes au Festival l’Union soviétique, 1977
Chaleur torride :
Prix de la meilleure réalisation au Festival national de l'URSS, 1964

Biographie
Larissa Chepitko est née le 6 janvier 1938 à Artemovsk en Ukraine et est décédée dans un accident de voiture le 2 juin 1979 à l’âge de quarante et un ans.
En 1963, elle sort diplômée du VGIK (Institut national de la cinématographie) où elle avait étudié dans les classes de Dovjenko et Tchiaoureli.
Son premier film, Chaleur torride, inspiré d’un roman du célèbre écrivain kirghise, Tchinguiz Aïtmatov (auteur de Le Premier maître), raconte l’incompréhension et la dureté qui imprègnent et gâchent les relations entre un adolescent et les adultes qu’il côtoie. Le second film (Les Ailes) traite aussi de difficultés d’adaptation cette fois d’une ancienne pilote devenue directrice d’école face à des adolescents qu’elle ne comprend pas. Le troisième film, un moyen métrage La Patrie de l’électricité inspiré d’un texte de Platonov était une partie d’un projet coréalisé avec Andreï Smirnov et Guenrikh Gabaï et qui, suite à la censure, ne sortira que 20 ans plus tard sous le titre Le Début d’un siècle nouveau. Le thème de l’adaptation à une vie nouvelle ou plus précisément de recherche de nouvelles raisons de vivre sera repris dans le film Toi et moi. Comme dans les films précédents la mise en scène sert parfaitement les propos, les images sont fortes et évocatrices.
Larissa Chepitko recevra une consécration internationale avec le film L’Ascension qui évoque l’héroisme du peuple russe pendant la guerre. Le film reçut l’Ours de Berlin. Peut avant sa mort Larissa Chepitko avait commencé Adieu à Matiora un film magnifique qui sera terminé par son mari, le cinéaste Elem Klimov. Le film raconte la disparition d’un village suite au détournement d’une rivière.
 

Commentaires et bibliographie
- Квартира, класс, двор — и снова квартира: подростки советского кино в поисках настоящего продолженного [Les adolescents dans le cinéma soviétique] Ирина МАРГОЛИНА, 2023, kinoart.ru
- Пуста девичья казарма: как отечественное кино показывало женщин, вернувшихся с фронта [Comment le cinéma russe montre des femmes revenant du front] Сергей КУЛЕШОВ, 2023, kinoart.ru
- La distraction comme résistance dans le cinéma soviétique d’après le dégel (1963-1985) , Eugénie ZVONKINE, 2023, Politiques de la distraction, Presses universitaires de Paris Nanterre
- Les récompenses internationales les plus prestigieuses obtenues par des films soviétiques et russes Nikolaï KORNATSKI, 2023, RUSSIA BEYOND
- Larissa Chepitko – L’Ascension Hugo JORDAN, 2022, culturopoing.com
- Les dix cinéastes russes les plus primés Valeria PAÏKOVA, 2022, RUSSIA BEYOND
- Silence ! Elles tournent. Larissa Chepitko, élégie soviétique. , Joël CHAPRON, Esther BREJON, 2022, revusetcorriges.com
- L’Ascension, de Larissa Shepitko : transcender l’horreur de la guerre Herve AUBERT, 2021, lemagducine.fr
- Larissa Chepitko, réalisatrice de talent 2021, histoireparlesfemmes.com
- RUSSIA BEYOND : Les cinq meilleures réalisatrices soviétiques Valeria PAÏKOVA, 2021,
- Années 60 [Youlia Solntseva, Larissa Chepitko, Kira Mouratova, Lana Gogoberidze] , Eugénie ZVONKINE, 2019, Cahiers du cinéma n° 757, juillet-août 2019
- Les Ailes de Larissa Chepitko Antoine ROYER, 2017, dvdclassik.com
- Chepitko / Klimov, un couple du cinéma soviétique , Eugénie ZVONKINE, 2017, culturopoing.com
- Elem et Larissa , Eugénie ZVONKINE, 2017, Cahiers du cinéma N° 732, avril 2017
- Klimov + Chépitko , Françoise NAVAILH, 2017, Kinoglaz.fr
- Des territoires de projection : la représentation des confins dans le cinéma soviétique (1928-1968) Catherine GÉRY, 2016, Presses de l'Inalco
- FILM Review: The Homeland of Electricity by Larisa SHEPITKO Keith UHLICH, 2006, www.slantmagazine.com
- The Homeland of Electricity 1967 ‘Rodina electrichestva’ Directed by Larisa Shepitko Sally Jane Black, , letterboxd.com
 
Voilà une auteure fauchée par la mort en pleine possession de ses moyens. Un accident de la route à 41 ans met fin à une œuvre plus que prometteuse. Elle n’a eu le temps de tourner que quatre films. Cela suffit pour la classer parmi les grandes ou les grands. On la considérait comme une metteure en scène à poigne masculine. Ce faux compliment l’horripilait, à l’instar de Kira Mouratova qui refusait cette distinction entre réalisatrice et réalisateur. C’est l’enfant d’un siècle rude et d’un pays terrible. Née en 1938 à Artiomovsk (rebaptisé depuis 2016 Bakhmout), elle grandit à Kiev et Lvov. En 1955, elle entre au prestigieux institut de cinéma, le VGIK, dans le cours dirigé par Alexandre Dovjenko. Mais il décède en novembre 1956, la veille du tournage du Poème de la mer à la gloire du barrage de Kakhovka en Ukraine – film repris et tourné par son épouse Youlia Solntseva. Le cours est assuré par Mikhaïl Tchiaoureli, fameux à double titre. C’est l’archétype du réalisateur stalinien non dépourvu de talent et le père de l’actrice Sofiko Tchiaoureli (Sayat Nova de Paradjanov). Larissa a pour camarades de classe Otar Iosseliani et Guéorgui Chenguélaïa. En 1963 sort son film de diplôme Chaleur Torride que, suivant le principe soviétique de dispatcher les talents, elle a tourné en Kirghizie. Puis ce sont Les Ailes. En 1967, Mosfilm lui demande, pour le 50e anniversaire de la Révolution, un court-métrage pour Le Début d’un siècle inconnu. Les deux autres réalisateurs sollicités sont Andreï Smirnov et Henrich Gabay. C’est La Patrie de l’électricité. Mais l’ensemble déplaît en haut lieu. Il est mis au placard jusqu’en 1987. Un film mineur, Toi et Moi (1971), lui permet de souffler. L’Ascension manque aussi de rester inédit. On lui reproche ses accents mystico-religieux. Il faut l’intervention personnelle de Piotr Macherov, premier secrétaire du Parti communiste de Biélorussie, pour qu’il sorte normalement. Même dans la pire bureaucratie, il y a des apparatchiks intelligents et sensibles. Françoise Navailh