Scénariste,
Compositeur
Né en 1918, URSS (Russie)
 
Décédé en 1977
Aleksandr GALITCH
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Александр Аркадьевич ГАЛИЧ
Aleksandr GALICH
Egalement : Александр Гинзбург
Extrait de la filmographie
 
Scénariste
1967 - L'Ecuyère des vagues (Бегущая по волнам) de Pavel LIOUBIMOV [fiction, 93 mn]
1965 - Donnez-moi le livre des réclamations (Дайте жалобную книгу) de Eldar RIAZANOV [fiction, 90 mn]
1965 - La Nuit des adieux (Третья молодость) de Jean DREVILLE [fiction, 91 mn]
1962 - Sur les sept vents (На семи ветрах) de Stanislav ROSTOTSKI [fiction, 106 mn]
1962 - Le Prolétaire volant (Летающий пролетарий) de Iossif BOIARSKI , Ivan IVANOV-VANO [animation, 16 mn]
1954 - Trois hommes sur un radeau (Верные друзья) de Mikhaïl KALATOZOV [fiction, 102 mn]
 
Compositeur
2017 - Le Succès d'une cause sans espoir (Успех безнадежного дела) de Irina VASSILIEVA [documentaire, 52 mn]

Biographie
Scénariste, parolier.
Galitch est un pseudonyme littéraire formé à partir des initiales de son nom, prénom et patronyme.Son vrai nom : Guinzbourg
Frère de l'opérateur Valeri Guinsbourg.
Né le 19 octobre 1918 à Ekaterinoslavl (actuellement Dniepopetrovsk) dans une famille d'intellectuels juifs. Son père, Aron Samoïlovitch, est économiste ; sa mère, Fanny Borissovna Veskler, travaille dans un conservatoire.
En 1920, la famille Galitch déménage à Sébastopol d'où l'on peut en principe émigrer. Mais les parents de Galitch refusent de quitter la Russie. Au lieu de l'Europe, ils partent en 1923 pour Moscou où ils s'installent dans la maison de Venevintov dans la rue Krivokolennyi. C'est dans cette maison que Pouchkine lut pour la première fois sa tragédie Boris Godounov.

Après sa neuvième classe, Galitch est reçu presque en même temps à l'institut de Littérature Gorki et au studio d'Opéra et de Drame de Stanislavski. Mais étudier dans les deux endroits à la fois s'avère difficile et Galitch doit abandonner l'institut de Littérature. Trois ans plus tard, il arrête le studio de Stanislavski et rejoint le studio-théâtre de A. Arbouzov et V. Ploutchek (1939).
En février 1940, son atelier fait ses débuts avec le spectacle La Ville à l'aube (Город на заре), pièce à la paternité collective. Un des auteurs des chansons est Galitch. Ce sont ses débuts dans la dramaturgie.
Quand la guerre éclate, Galitch est appelé. Mais la commission médicale lui découvre un défaut génétique au coeur et il est réformé. Galitch se fait embaucher dans une mission d'exploration géologique et part pour le Sud. A Grozny, il se retrouve dans un théâtre où il travaillera jusqu'en décembre 1941. De là, Galitch part pour Tachkent, où Arbouzov a commencé à former une troupe avec ses anciens étudiants.

Dans la première période de son oeuvre, Galitch écrit des pièces de théâtre L'Appel du Taïmyr (Вас вызывает Таймыр) (en collaboration avec K. Issaev), Les Voies que nous choisissons (Пути, которые мы выбираем), Sous une bonne étoile (Под счастливой звездой), Marche militaire (Походный марш), Une heure avant l'aurore (За час до рассвета), Le navire appelle l'Aiglon (Пароход зовут „Орлёнок“), L'homme a-t-il besoin de beaucoup ? (Много ли человеку надо) et aussi des scénarios de films Amis Fidèles (Верные друзья ) (en collaboration avec K. Issaev), Aux sept vents (На семи ветрах), Apportez le livre des réclamations (Дайте жалобную книгу), La Nuit des adieux (Третья молодость), L’écuyère des vagues (Бегущая по волнам).

A la fin des années 1950, Galitch commence à composer des chansons et à les interpréter s'accompagnant lui-même à la guitare. Se démarquant de la tradition des romances et de l'art d'A. N. Vertinski, Galitch devient l'un des représentants les plus éclatants de la chanson d'auteur russe (aux côtés de V. S. Vyssotski et de B. Ch. Okoudjava), qui vont bientôt devenir ceux qu'on appelle les bardes russes et qui, avec l'apparition du magnétophone vont connaître une formidable popularité. Dans le genre, Galitch forme son propre style. Les premières chansons, Lenotchka (Леночка) (1959), A propos des peintres en bâtiment, du chauffeur et de la théorie de la relativité (Про маляров, истопника и теорию относительности) (1962) et Les Lois de la nature (Закон природы) (1962), tout en étant relativement inoffensives sur le plan politique détonnent radicalement avec l'esthétique officielle soviétique.
C'est ainsi que se produit une rupture dans l'oeuvre de Galitch. Cette rupture, dans l'oeuvre d'un auteur soviétique plutôt bien considéré, est consommée avec l'annulation de la première de la pièce de Galitch Le Silence du marin (Матросская Тишина)pour l'ouverture du théâtre « Sovremennik ». La pièce, prête à être montrée, est interdite sous prétexte que sa vision du rôle des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale est faussée. Galitch décrira plus tard cet épidode dans sa nouvelle La Répétition générale (Генеральная репетиция).
Ses chansons deviennent de plus en plus profondes et mordantes politiquement et le conduisent à un conflit ouvert avec le pouvoir. Galitch est interdit de concert en public. Il n'est pas publié et il lui est interdit d'éditer des disques. On l'écoute en petit comité dans des appartements privés. Ses chansons sont transmises de la main à la main sur des bandes enregistrées. En dépit de l'interdiction, il est populaire, célèbre, aimé. C'est justement ce qui va servir de prétexte à son exclusion prochaine de l'Union des écrivains et de l'Union des cinéastes. En 1969, les éditions Possev éditent un livre de ses chansons.
En 1971, Galitch est exclu de l'Union des écrivains d'URSS dont il était membre depuis 1955 (la chanson De mes malheurs de rien du tout (От беды моей пустяковой) est consacrée à cela) et, en 1972, de l'Union des cinéastes à laquelle il participait depuis 1958. Après cela, il est conduit de fait à la misère (alors qu'il était habitué au confort et à l'aisance). On ne l'emploie plus et il n'a plus la possibilité de gagner son pain.
Les premiers temps, Galitch vend les livres rares de sa volumineuse bibliothèque, puis commence à gagner sa vie comme nègre littéraire en corrigeant les scénarios des autres. Mais l'argent continue à manquer car il lui faut non seulement se nourrir, lui et sa femme, mais aussi leurs mères respectives ainsi que la famille de son fils naturel Gricha, né en 1967. En 1972, après un troisième infarctus, Galitch bénéficie d'une pension d'invalidité de 2e classe de 54 roubles par mois. Bien qu'on le lui propose avec insistance, Galitch refuse obstinément de quitter le pays de son propre chef.

En 1974, il est forcé d'émigrer. Le 22 octobre 1974, un décret du Glavlit (Administration centrale contre la divulgation des secrets d'Etat sous forme imprimée) en accord avec le Comité central du Parti communiste d'Union soviétique interdit la publication de toutes ses oeuvres antérieures en URSS. Son premier refuge à l'étranger est la Norvège, puis il part pour Munich où il travaille un certain temps pour la radio « Svoboda » (Liberté). Enfin, Galitch s'installe à Paris où il meurt tragiquement le 15 décembre 1977 d'une décharge électrique provenant d'une radio. Il existe une version qui soutient que sa mort est en réalité un assassinat, mais quant à savoir qui précisément aurait tué Galitch, les versions diffèrent du tout au tout : selon certains, Galitch a été tué par des agents du KGB pour se venger de ses activités antisoviétiques ; selon d'autres, ce sont des agents de la CIA qui ont tué Galitch car ils auraient eu peur que ce dernier, travaillé par la nostalgie, décide de rentrer en Union Soviétique et brise ainsi l'image du mouvement dissident. Par ailleurs, les connaissances parisiennes de Galitch (Vladimir Maksimov, Vassili Betaki) ont déclaré que la cause de sa mort était accidentelle. Galitch est enterré près de Paris, au cimetierre de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Source : kino-teatr.ru, traduit par Caroline Damiens