Une famille quitte le Kirghizstan pour Moscou, en quête de travail. Quatre jours dans la vie de
migrants. Au cinquième jour, le drame. La fiction ne se dissimule pas, elle documente.
Le quotidien d’une famille kirghize à Moscou : les travaux précaires sur les chantiers, des salaires
dérisoires, le tribut des marchands de travail, le manque d’argent, les relations difficiles avec les voisins…
Toute la famille vit dans une pièce de 8 m². Ces 8 m² sont son monde, un monde dont elle
ne sort pas et sur lequel règne sans partage la mère. De ses trois enfants, seul le dernier travaille. Maçon, il est la seule source de revenus de la famille. La fille aide aux tâches ménagères. Son mari, blessé à la main, ne travaille pas.
Le fils aîné ne trouve pas de travail. Il n’y a pas le coeur non
plus : les filles sexy des publicités, les jeux et les walkmans des jeunes Moscovites lui rappellent
cruellement qu’il n’est pas de ce monde. À Moscou sans y être. Le jeune homme se console en
regardant des films qui sont le miroir de sa propre condition : Le Bouc de Fassbinder, Rocco et ses frères de Visconti…
Yann Lardeau pour le Festival du réel, Centre Pompidou, 7-18 mars 2008.