Gueorgui STABOVOI
Георгий СТАБОВОЙ
Georgi STABOVOY
URSS (Ukraine), 1927, 60mn 
Noir et blanc, muet, fiction
Deux jours
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Два дня

 

 Two days

 Dva dnya

 
Réalisation : Gueorgui STABOVOI (Георгий СТАБОВОЙ)
Scénario : Daniil DEMOUTSKI (Даниил ДЕМУЦКИЙ), Solomon LAZOURINE (Соломон ЛАЗУРИН)
 
Interprétation
Ivan ZAMYTCHKOVSKI (Иван ЗАМЫЧКОВСКИЙ) ...Anton
Sergueï MININE (Сергей МИНИН) ...Andreï
Mili TAOUT-KORSO (Мили ТАУТ-КОРСО)
 
Décors : Gueorgui BAIZENHERTZ (Георгий БАЙЗЕНГЕРЦ)
Musique : Boris LIATOCHINSKI (Борис ЛЯТОШИНСКИЙ)
Production : Studio d'Odessa, Voufkou
Date de sortie en Russie : 07/11/1927
 

Synopsis
Antoine, vieux concierge chargé de garder la propriété abandonnée par ses maîtres, ne partage pas les idées politiques de son fils André. Dès le retour des Blancs, André est dénoncé par le fils du propriétaire, puis condamné à mort. Antoine décide alors de le venger en incendiant la propriété.
 

Commentaires et bibliographie
 
"Parmi les metteurs en scènes qui précédent la venue d’Alexandre Dovjenko, Heorhii Stabovyi se taille une place enviable dans le cinéma ukrainien. Journaliste de formation et dramaturge travaillant dans les théâtres de Kiev, de Kharkiv et d’Odessa, Stabovyi est engagé par la Voufkou en 1924, d’abord comme scénariste puis comme metteur en scène. Elève et collaborateur de Tchardynine, il signe son premier grand film sur un scénario de Salomon Lazourine, Deux jours, qui, avec Le Cocher de nuit de Heorhiї Tassine et Zvenyhora de Dovjenko, donnera au cinéma odessite ses premiers chefs-d’œuvre. Comme au studio de Yalta le scénario de Lazourine n’intéressait personne, ce n’est qu’au bout de six mois que la Voufkou en confia la réalisation au jeune débutant. Passionné par le sujet, Stabovyi réussit si bien dans son entreprise que l’interprétation des personnages, plutôt rares à cette époque, amène la critique à comparer l’acteur Ivan Zamytchkovskyi au grand acteur allemand Emil Jannings. Zamytchkovskyi, qui a connu dans sa vie une tragédie similaire, campe un vieux concierge, chargé de veiller sur la propriété de ses maîtres, investie par les bolcheviks sous la conduite de son fils. Thème favori de Stabovyi, la guerre civile n’est plus traitée ici à la manière des agitfilms, complaisantes chroniques théâtralisées toujours en vogue à cette époque. L’action se déroule en 48 heures avec une efficacité dramaturgique sans affectation ni artifice idéologique, dans l’intimité des caractères et leur transformation. Le réalisateur se focalise sur la fracture psychologique qui s’opère dans l’âme et la conscience du héros. L’opérateur Danylo Demoutskyi, qui venait de signer la photographie des deux premiers opus de Dovjenko, Vassia le réformateur et Petit fruit de l’amour, travaille avec des optiques douces, maîtrisant le clair-obscur dans toute la profondeur du champ. Les intertitres sont courts, le montage limpide. Dès sa sortie en Ukraine, le film fut commercialisé en Occident, et fut le premier film ukrainien à être montré aux USA. En 1932, ce film, qui portait aussi un autre titre (Un père et son fils), fut sonorisé et accompagné d’une musique symphonique de Boris Latochynskyi. Il est l’un des tous premiers à comporter quelques éléments de bruitage et de chants.
Lubomir Hosejko

Sélections dans les festivals ou événements :
- Journées du cinéma muet de Pordenone, Pordenone (Italie), 2013

Images et vidéos