Editeur : Potemkine. 2017. Titre : Sergueï Loznitsa - Documentaires
Synopsis
Dans une contrée nimbée d’une lumière féerique, deux hommes apparaissent comme par magie dans un éclair de lumière. Un effet à la Méliès qui place ce film de Loznitsa sous le sceau de l’enfance, celle du cinéma, mais aussi celle d’un conte merveilleux tout en images, peuplé d’êtres qui habitent en simplicité un monde étranger. Tout rayonne en harmonie avec la nature. (http://blog.cinemadureel.org/wp-content/uploads/2013/03/J7-OK.pdf)
Dans un noir et blanc splendide dans lequel le halo autour du blanc évoque à la fois la brume campagnarde et la qualité fantomatique de ces âmes, un groupe d’hommes et de femmes vaque à ses occupations, caressant une vache qui s’attarde près du perron d’une grande maison de bois, fumant à l’extérieur, écoutant l’un des leurs jouer de l’accordéon. Ce métrage tourné il y a dix ans devant un asile psychiatrique rural du Nord-Ouest de la Russie rappelle La Colonie du même Loznitsa (2001), mais il en creuse l’étrangeté par un parti-pris sonore saisissant : à la fois très présent et feutré, le son non-dialogué, au lieu de bâillonner ces figures énigmatiques, amplifie leur envergure, les rendant emblématiques. L’intention avouée de Loznitsa de parvenir par son cinéma, qu’il soit documentaire ou fictionnel, à « décrire le phénomène de l’homo sovieticus et son territoire natif », transmet avec force, par des voies d’abord sensorielles, un alliage de souffrance et d’anonymat, une matière sonore gonflée d’histoires individuelles violentes, jamais racontées, comme si un désespoir séculaire interdisait qu’elles soient un jour articulées. (Charlotte Garson)
http://www.cinemadureel.org/fr/programme/competition-internationale-courts-metrages/letter http://www.imdb.com/title/tt2618216/