Alexandra rend visite à son petit fils, officier de l'armée russe en Tchétchénie. Sur la base militaire où elle est accueillie, Alexandra étonne par son franc-parler et sa curiosité. Non seulement elle veut savoir comment vivent les soldats mais elle sort de la caserne et va au marché voisin à la rencontre des femmes tchétchènes.
Commentaires
Alexandra ,
Frédéric Mignard, avoir-alire.com, 2007
"Le film raconte l'histoire d'une grand-mère qui vient rendre visite à son petit-fils, officier. Elle vit à la caserne mais elle en sort aussi pour aller au marché. Elle rencontre des femmes tchétchènes, se lie d'amitié et leur rend visite chez elles. Elles discutent de leurs sorts respectifs et constatent qu'il n'y a pas de différences entre elles. Puis la grand-mère revient à la caserne, discute avec son petit-fils, avec d'autres soldats. Elle pose des questions, elle écoute, plus qu'elle ne parle. Dans ce film, il n'y a pas un seul personnage négatif. Il n'y a pas de conflit, pas un seul coup de feu, personne n'est tué. Les gens se comprennent."
Extrait de l'interview donné par Sokourov au quotidien Libération, édition du mercredi 17 avril 2007 : www.liberation.fr/culture/cinema/248320.FR.php
"Le film "Alexandra", qui est une des oeuvres les plus importantes de ma vie, n'est qu'une certaine étape. C'est ce moment où le besoin de faire un film sur des regards bienveillants, des visages doux, coïncide avec l'envie ardente de fixer dans l'histoire le don exceptionnel de cette actrice, totalement populaire, totalement russe. Et il est possible que ce soit en ce qui me concerne le film le plus féerique, parce que j'y retrouve cette espèce de sous-entendu mythologique plus que dans mes autres films. Je n'avais encore jamais vécu cela. J'attends beaucoup de ce film pour alléger mon âme. J'espère beaucoup de ce travail", a dit pour conclure Alexandre Sokourov
Publié par RIA Novosti le 20 avril 2007 :
http://fr.rian.ru
Extraits d’une interview du réalisateur réalisée par Dominique Borde et publiée par Le Figaro, le 26 septembre 2007
LE FIGARO. - À propos de ce film, vous avez déclaré qu'il parlait de la vie russe éternelle. Et non pas de politique ou de guerre ? Alexandre SOKOUROV. - L'éternité c'est relatif. Tout ce qui accompagne la vie est une histoire de guerre, de paix, de haine et d'amour. Ce qui m'apparaît important, c'est de continuer de vivre malgré tout. Si on parle de la vie quotidienne, il y a cent ans ou aujourd'hui, c'est la même chose. Les paramètres sont identiques. En cela, mon film parle d'éternité. C'est aussi un film de guerre où la guerre n'est pas montrée ?
La guerre est finie. Comme je ne suis pas américain, je peux l'évoquer sans la montrer et travailler dans le style qui est le mien, l'intimisme.
<…> On peut aussi voir le film comme une parabole ?
Une parabole aurait pu avoir une autre fin. C'est plutôt un récit, une histoire simple et un sujet modeste. Mettre quelqu'un qui a donné la vie face à ceux qui donnent la mort !
<…> De qui vous sentez-vous le plus proche, d'Alexandra ou de l'officier ?
Je répondrais en parodiant Flaubert : Alexandra, c'est moi ! C'est aussi et d'abord un regard ?
Si on veut. C'est la mère de toutes les mères. Quelqu'un qui rassemble, rassure et apaise. C'est la Sainte Vierge ?
Tout à fait, parce qu'elle peut demander pardon pour tous. En appeler à la conscience, même si elle peut juger ceux qui l'entourent. C'est aussi ce que représente Galina Vichnevskaïa dans la Russie d'aujourd'hui. Un symbole !