Pavel TCHOUKHRAI
Павел ЧУХРАЙ
Pavel CHUKHRAY
Russie / Ukraine, 2004, 112mn 
Couleur, fiction
Un chauffeur pour Véra
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Водитель для Веры

 

 A Driver For Vera

 Voditel dlya Very

 
Réalisation : Pavel TCHOUKHRAI (Павел ЧУХРАЙ)
Scénario : Pavel TCHOUKHRAI (Павел ЧУХРАЙ)
 
Interprétation
Alena BABENKO (Алена БАБЕНКО) ...Vera
Marina GOLOUB (Марина ГОЛУБ) ...Zinaïda
Andreï PANINE (Андрей ПАНИН) ...Saveliev
Igor PETRENKO (Игорь ПЕТРЕНКО) ...Viktor
Bogdan STOUPKA (Богдан СТУПКА) ...Général Serov
Ekaterina YOUDINA (Екатерина ЮДИНА) ...Lida
 
Images : Igor KLEBANOV (Игорь КЛЕБАНОВ)
Décors : Olga KRAVTCHENIA (Ольга КРАВЧЕНИА)
Musique : Edouard ARTEMIEV (Эдуард АРТЕМЬЕВ)
Ingénieur du son : Leonid VEITKOV (Леонид ВЕЙТКОВ)
Produit par : Aleksandr RODNIANSKI (Александр РОДНЯНСКИЙ), Igor TOLSTOUNOV (Игорь ТОЛСТУНОВ)
Production : Profit, Pervy Kanal
Recettes en Russie : 2.01 million(s) de dollars
 
format : 35 mm

Prix et récompenses :
Meilleur rôle féminin Alena BABENKO , Prix de l'Aigle d'or, Moscou (Russie), 2005
Meilleur second rôle masculin Bogdan STOUPKA , Prix de l'Aigle d'or, Moscou (Russie), 2005
Grand prix Festival ouvert de cinéma russe Kinotavr, Sotchi (Russie), 2004
Meilleur scénario Pavel TCHOUKHRAI , Festival ouvert de cinéma russe Kinotavr, Sotchi (Russie), 2004
Prix du public Festival de cinéma russe "Vyborg" (anciennement ''Une fenêtre sur l'Europe''), Vyborg (Russie), 2004
Grand prix Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2004
Meilleur rôle masculin Ostap STOUPKA , Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2004
Meilleur rôle féminin Alena BABENKO , Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2004
Meilleure musique Prix "NIKA", Moscou (Russie), 2004

Synopsis
Le général Sérov, après un appel urgent à Moscou rentre chez lui, dans sa datcha non loin de Sébastopol qui était alors (en 1962) une ville fermée. Avec lui arrive un jeune sergent qui vient juste d’être engagé par le général comme chauffeur. Celui-ci ne sait pas pourquoi ils sont arrivés en Crimée, mais c’est bien volontiers qu’il s’installe dans la datcha et fait connaissance avec le personnel de service et les adjudants du général. Une seule personne ne cache pas son indifférence pour le sergent-chauffeur pourtant aimable et de belle allure, c’est Véra, la fille du général, impulsive et aux gestes brusques.
Mais le jeune chauffeur va perturber le destin de chacun y compris de Véra...
 

Commentaires et bibliographie
Переписываем историю ? [О фильме Водитель для Веры], Oleg KOVALOV, seance.ru, 2005
Pavel Chukhrai, A Driver for Vera [Voditel' dlia Very] (2004), Gerald McCAUSLAND, kinokultura.com, 2005
 
Interview du réalisateur
Extrait d'une interview de Pavel Tchoukhraï réalisée par Evguénia Leonova et publiée par Nezavisimaïa gazeta.

- Les membres de l’équipage d’un navire transportant des produits radioactifs périssent - c’est ainsi que se noue l’intrigue du film « Chauffeur pour Véra ». Cet accident tragique donne lieu à une enquête des services spéciaux sur un général. Cette histoire est-elle le fruit de votre imagination ou un fait réel ?
Pavel Tchoukhraï : A la fin des années 1950, à la suite d’une négligence – un phénomène hélas propre à notre pays – un grand navire se renversa dans la baie de Sébastopol. Des marins se retrouvèrent coincés à l’intérieur du bateau comme dans une casserole. On ne parvint pas à sauver ces gens. C’est cet accident qui a servi de base au film. Toute la trame du sujet fait donc écho à des éléments réels : l’enquête sur le général, la trahison de ses collègues, la mort de ses proches, la croix mise sur les carrières de ses collaborateurs les plus proches. Quand on connaît la forme et l’aspect que tel ou tel év é nement peut prendre dans notre pays, il n’est pas difficile d’y rajouter des détails et des nuances.

- Pourquoi avez-vous choisi l’époque du « dégel » khrouchtchévien pour montrer la cruauté des services spéciaux et l’outrage qu’ils infligent au général ?
Pavel Tchoukhraï : On se débarrassait autant des gens gênants sous Khrouchtchev qu’auparavant. Le schéma, bien huilé, est toujours d’actualité. Le temps passe, mais il ne change pas. Bien sûr, dans les années 1960, les services spéciaux n’étaient plus aussi cruels que sous Staline. (…) Cependant, les sévices infligés au général et à sa famille, tels qu’ils sont montrés dans le film, étaient et restent, à peu de chose près, de l’ordre de l’ordinaire. (…)

- Lors de l’avant-première, les spectateurs ont eu l’impression de voir un mélodrame. Le contexte politique avait été repoussé à l’arrière-plan. Une telle simplification ne vous gêne-t-elle pas ?
Pavel Tchoukhraï : Au contraire, j’aurais été profondément déçu si les gens avaient reçu le film comme une caricature ou une charge politique. Dans cette œuvre, j’ai consciemment gommé les côtés politiques et sociaux les plus prononcés. Ce sont les personnages qui sont au premier plan. (…)

- Plus un év é nement est lointain, plus il est reçu froidement, sans passion. Le Président Poutine étant issu de ces services spéciaux que vous abordez sans ménagements dans le film, peut-on dire que vous avez utilisé le passé pour vous protéger ?
Pavel Tchoukhraï : (…) Les présidents changent, mais la vie est unique. Les mutations dans les sphères du pouvoir ne l’influencent pas d’une manière décisive. Ma relation avec le gouvernement et le pouvoir ne change donc pas non plus. (…) J’ai voulu transmettre l’idée que, malgré la dureté du pouvoir et ses tendances totalitaires, il ne fait que répondre à une demande sociale, celle d’une énorme couche de gens – notre société – dont vous et moi faisons partie. Les services spéciaux, c’est une partie de cette demande sociale, bien que je n’entende ni les défendre, ni les justifier. Il n’est pas acceptable de n’écrire notre histoire qu’en noir et blanc. Le général dans mon film se trouve être le bouc émissaire. Il périt tragiquement dans les rouages du système. Toutefois, si la situation avait été différente, ce personnage aurait probablement été la partie qui aurait puni l’autre. Nous aurions compati au sort de ses adversaires. Le film n’est pas consacré à des monstres, mais à des gens montrés sur fond d’év é nements historiques concrets, dans ce pays que j’aime et qui me fait également souvent honte.
Evguénia Leonova Nezavisimaïa gazeta.

Sélections dans les festivals ou événements :
- Festival international du film "Molodist", Kiev (Ukraine), 2012
- Festival de films russes : Spoutnik au dessus de la Pologne, Varsovie (Pologne), 2011
- Festival de films russes : Spoutnik au dessus de la Pologne, Varsovie (Pologne), 2009
- Festival Univerciné de Nantes, Nantes (France), 2008
- Rencontres avec le cinéma russe de Brives La Gaillarde, Brives la Gaillarde (France), 2007
- Rencontres avec le cinéma russe de Limoges, Limoges (France), 2006
- Festival de l'art russe à Cannes, Cannes (France), 2005
- Festival du film de Varsovie, Varsovie (Pologne), 2005
- Festival international du film d'Edimbourg, Edimbourg (Royaume Uni), 2005
- Prix de l'Aigle d'or, Moscou (Russie), 2005
- Festival "Vive le cinéma de Russie", Saint-Pétersbourg (Russie), 2005
- Festival du film de Karlovy Vary : KVIFF, Karlovy Vary (Tchéquie), 2005
- Semaine du nouveau cinéma russe à Paris : Regards de Russie, Paris (France), 2004
- Festival du cinéma russe à Honfleur, Honfleur (France), 2004
- Prix "NIKA", Moscou (Russie), 2004
- Festival ouvert de cinéma russe Kinotavr, Sotchi (Russie), 2004
- Prix "Eléphant blanc", Moscou (Russie), 2004
- Festival de cinéma russe "Vyborg" (anciennement ''Une fenêtre sur l'Europe''), Vyborg (Russie), 2004